Théâtre : « Quand je serai un homme », de Catherine Hauseux, à l’Essaïon, à Paris.

Problème d’identité.
Ils sont deux sur scène, un homme et une femme. La femme joue le rôle de madame Loyale, mais dans une interprétation proche de celle d’une conteuse de sorte que l’on reste suspendu à ses lèvres. Le comédien incarne tour à tour quatre vies d’hommes à des âges différents. Des vies marquées par les contradictions entre une identité traditionnelle, des aspirations personnelles et un statut en devenir. Les spectateurs ne peuvent que s’identifier aux personnages qui leur sont présentés pendant que les spectatrices rient, par exemple, en entendant l’un d’eux dire, excédé, qu’il est pour l’égalité des salaires, le partage des tâches à la maison et même l’écriture inclusive tout en suppliant qu’on le laisse au moins regarder des James Bond. Pourtant, n’y aurait-il pas là autant matière à pleurer qu’à rire ? Cette pièce, excellente tant par son interprétation que par ses propos, mérite d’être vue en couple, tout comme son équivalent féminin, mais sans illusion : pendant qu’un sexe peut s’identifier au personnage le représentant, l’autre ne peut rester qu’à une compréhension intellectuelle de ce qui est vécu par le premier.
Pierre FRANÇOIS
« Quand je serai un homme », de Catherine Hauseux. Mise en scène et jeu : Catherine Hauseux et Stéphane Daurat, avec la complicité de Jérôme Ragon. Lumières et vidéo : James Groguelin. Jeudi et samedi à 19 h 15 jusqu’au 31 juillet à l’Essaïon, 6, rue Pierre au lard, 75004 Paris, métro Hôtel-de-Ville, Rambuteau. Tél. 01 42 78 46 42, https://www.essaion-theatre.com/spectacle/923_quand-je-serai-un-homme.html

Photo : Pierre François.

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