Francophonie : naissance d’un nouveau prix littéraire.

Tout nouveau, tout beau.
Dans le petit monde de la promotion du français, on est doué pour le pastiche. Pour preuve, le prix de la Carpette anglaise, qui est remis chaque année depuis 1999 à un membre de l’élite française pendant la saison des prix littéraires au sortir d’un déjeuner au restaurant (pour l’anecdote le dernier a été remis le 13 décembre dernier chez Lipp à Anne Hidalgo « pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris… et pour s’exprimer publiquement dans un anglais déplorable qui déshonore l’Éducation nationale. »). Comme on l’a compris, ce « prix » est, comme le prix citron dans un autre genre, de ceux dont on se passerait bien puisqu’il désigne à la vindicte francophone les faibles qui ont si peu de fierté qu’ils préfèrent s’exprimer dans une langue étrangère (parfois si mal, cf. Bernard Kouchner au journal « Haaretz », que leurs propos donnent lieu à des faux sens) plutôt que leur langue maternelle.
Mais l’académie de la Carpette anglaise, composée d’écrivains et d’associations, a aussi le sens de la justice. À l’occasion de la remise de son dernier prix, elle a décidé d’en créer le pendant constructif « à une personnalité qui illustre et défend la langue française ». Autrement dit, de dérouler le tapis rouge – d’où le nom de cette distinction – à ceux qui se battent et ne font pas mystère de leur amour pour le français. Et, pour que le message soit bien clair, de décerner ce nouveau prix à un moment différent. Le premier Tapis rouge a donc été remis le 10 avril dernier – en plein printemps, beau symbole – à une personne physique, à une entreprise et enfin à titre international. Il s’agit d’une part du philosophe et académicien Michel Serres « pour l’ensemble de son combat, et pour avoir, le 18 octobre 2017 à Lille, exigé des organisateurs d’un colloque que les orateurs utilisent la langue française ». D’autre part, l’académie a tenu à honorer le groupe hôtelier Jean-Claude Lavorel, « qui, après avoir racheté la flottille lyonnaise de bateaux d’excursions Lyon city boats, a rebaptisé cette flottille : Les bateaux lyonnais » ! Enfin, le prix international a été attribué à Mathieu Bock-Coté « pour la constance avec laquelle il fait vivre la coopération franco-québécoise ».
Certes, le prix de la Carpette anglaise, de par son caractère parodique, invitait déjà à l’humour. Mais on se réjouit que ce « Tapis rouge » vienne la rejoindre, mettant en valeur des personnes et initiatives qui méritent d’être remarquée pour leur résistance à l’oppression (1).
Pierre FRANÇOIS
Pour faire connaître des personnes susceptibles de recevoir l’un ou l’autre de ces prix, on peut contacter Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 222 avenue de Versailles, 75016 Paris, courriel : parlerfranc@aol.com. 
On peut aussi faire passer l’information par une des associations membre de l’académie : 
Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF).

(1) Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, art. 2 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. »

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