Méditation : Luc chap. 12, versets 49 et suivants.

« Je suis venu jeter le feu sur la terre ». Quel feu ? Celui des envahisseurs qui mettent un pays « à feu et à sang » ? Cela cadre mal avec les autres propos du Christ. Celui qui danse dans le vent sur terre comme la crête des vagues sur l’océan ? Qui est la vie, qui brûle nos pesanteurs pour en faire une élévation qui réchauffe les cœurs de nos semblables au passage ? Peut-être, à vérifier…
« Que veux-je si déjà il est allumé ? »". Ici, la Tob inverse la proposition en en faisant un souhait pour le futur. Mais qu'importe : l'essentiel est qu'il brûle, même les désirs du Christ s'effacent devant ce feu divin.
« J'ai à être baptisé d'un baptême ». Celui par Jean-baptiste, qui était de purification, à déjà eu lieu. Il s'agit d'un autre. De feu, encore. D'un feu qui n'est plus le prix à payer pour libérer du péché, mais opération de transformation, d'accouchement du monde nouveau.
« Combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu'il soit accompli ». A l’étroit dans un monde fini, à l’intérieur de ce ballon de baudruche qui reçoit pourtant lumière et gaz depuis l'infini extérieur. A l’étroit dans cette société dont les repères propres à un seul espace et à une époque donnée vont devenir de plus en plus difficiles à reconstituer avec le temps. A l’étroit dans une psychologie et un corps qui ne peuvent appréhender le monde que par rapport à eux-mêmes et qui n'offrent au monde divin que la place d'une étincelle.
« Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? ». Le Christ ne fait pas qu'enseigner d’autorité. Il interpellé. « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » demandait-il au début de sa mission. « Pour que faire ? » interroge-t-il maintenant. 
« Non, vous dis-je ; mais plutôt la division.  Car désormais ils seront cinq dans une maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre trois :  le père contre le fils, et le fils contre le père : la mère contre la fille, et la fille contre la mère : la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère. ». 
La paix, le Christ y accède avec son baptême transformant par l'élévation sur une croix. La paix nous est aussi promise, mais comme un résultat à construire avec Lui. Lui qui connaît nos limites ne nous annonce pas une passion comme la sienne, mais à notre mesure. Les divisions familiales au sens strict, mais aussi celles qui traversent une Église qui nous fait mal (il est plus facile de souffrir pour l’Église que par l’Église, faisait remarquer un auteur qui en savait quelque chose) sont la Passion qui nous est promise. Jusqu’à quel point d’intensité ? C'est le passage qui précède immédiatement qui donne la réponse : « à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ».

Luc 12, versets 49 à 53.

« Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je, si déjà il est allumé ?  Mais j'ai à être baptisé d'un baptême ; et combien suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli !  Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre? Non, vous dis-je ; mais plutôt la division.  Car désormais ils seront cinq dans une maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre trois ;  le père contre le fils, et le fils contre le père ; la mère contre la fille, et la fille contre la mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère. ».​

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