Théâtre : « Le Corps de mon père », de Michel Onfray à L’Essaïon, à Paris.

Cette pièce, c’est un cri d’amour à son père qui sort des tripes de Michel Onfray. Oh, le texte est ciselé, délicat, pudique à souhait. On n’en sent que mieux la violence de ses sentiments pour son père, son absolu.
 Bien sûr, on entend également vibrer la révolte d'un fils adolescent, devant la tragédie du père, ouvrier agricole misérable. Éternel exploité, simplement parce que « c’est comme ça ». On retient surtout cette parole lancinante du fils : « je ne sais toujours pas comment lui dire mon amour ».
Entre le campagnard taiseux, saoul de travail et le fils instruit, il existera toujours un abîme infranchissable.
Alors un Bernard S​aint​-​Omer seul en scène, impressionnant de justesse, fait vivre cet amour pour nous. L’émotion qu’on lit dans ses yeux mériterait un chapitre.Pétrissant la farine, maniant l’outil avec aisance, il nous dit les détails de l’intime du père tels que le fils les a vécus. Les odeurs, les gestes, les couleurs et les habitudes. Ces petits riens essentiels qui nous lient à jamais à quelqu’un qu’on aime.
Malgré de petites erreurs sur le texte, on ne sort pas intact d’une telle pièce.
Stéphane
« Le Corps de mon père », de Michel Onfray. Mise en scène et interprétation : Bernard Saint-Omer. Théâtre de l'Essaion. Du 25 août au 1er octobre à 19 h 45, les jeudis, vendredis, samedis. Du 10 octobre au 1er  novembre à 21 h 30 les lundis et mardis.

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