Théâtre : « Dieu est mort » au Théâtre des feux de la rampe, à Paris.

Humour athée.
« Dieu est mort » est un spectacle donné en hommage aux journalistes de Charlie hebdo fauchés par  la bêtise incarnée. Pourtant, on est face à un solo si poétique, qui met en scène de façon si systématique la mère de l'interprète, qu'on finit par se demander où est le rapport avec l'irrévérence de Charlie hebdo (sauf à considérer que « Je pète pour déloger le souffle divin » en soit, mais alors ne devient-on pas intellectuellement parent avec les bourreaux des dessinateurs ?). On finit par réaliser que le rapprochement avec Charlie est juste dans l'athéisme proclamé par la pièce : « on n'a plus besoin de Dieu, on a la télévision, les médicaments… ».
Dans la mesure où cette promotion n'est vraiment pas de nature à ébranler la foi*, on aurait tort de se priver du lyrisme de ce seul en scène ainsi que du passage désopilant où le comédien, ancien professeur de philosophie qui assure que « tout est vrai » dans son texte, mime un cours dans une banlieue déshéritée…
Pierre FRANÇOIS
« Dieu est mort », de et avec Régis Vlachos mis en scène par Franck Gervais. Mardi à 20 heures, dimanche à 17 h 30 au Théâtre Les Feux de la rampe, 2, rue Saulnier, 75009 Paris jusqu'au 19 juin, tél. : 01 42 46 26 19, http://www.theatre-lesfeuxdelarampe.com/spectacle/dieu-est-mort/
* Bien sûr on pourrait répondre à l'argument principal – Pourquoi Dieu a-t-il attendu avant de créer l'homme dans un moment de caprice ? – qu'à l'échelle du vecteur espace-temps sur lequel nous vivons, borné à chaque extrémité par la naissance en un lieu et un jour et la mort en un autre et à une autre date forcément postérieure, l'infini, dimension du monde divin, se confond avec l'absence (même si de nature il est différent, mais les lunettes de notre monde fini ne nous permettent pas de le concevoir sauf à la manière de Woody Allen : « l'éternité, c'est long… surtout vers la fin »).
Le principal n'est cependant pas là, mais bien plutôt dans ce don qu'a le comédien de nous faire rire intelligemment grâce à son esprit , son talent et son lyrime.

Photo : Xavier Cantat.

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