Festival d’Avignon off, théâtre : « La Gigantea »

Gigantesque, par Béatrice Chaland
En deux mille quinze,
A dix heures quinze.

Le spectacle n'a pas pris une ride,
Mais les enfants en prennent plein le bide.
Les enfants-soldats, au "Collège de la Salle",
Reviennent en force afin d'échapper aux balles.
Deux mille onze à deux mille quinze, même vide
Juridique. A un rythme infernal, tout s'emballe.

"Chien qui fume"
Nous enfume
De sa brume
Que l'on hume,
D'où surgissent nombreux personnages
Sous le grand vent des moindres orages
Soulevant des dunes au passage.

Une vertigineuse musique
Qui à nos oreilles soudain clique
Et suit pas à pas les marionnettes,
Animant leur âme. C'est très chouette.
Enveloppés de leur frénésie,
On est grisés par leur poésie.

Plongée en extase intemporelle.
On pénètre un monde exceptionnel
Où la réalité, atroce et belle,
Nous entraîne vers les sommets de l'irréel.
Utilisant tous les accords du surréel,
On fonce vers ce qu'on voudrait surnaturel.

Percussions brésiliennes, Sabumba, Pandeiro,
Divers outils de bricolage, puis piano,
Multiples sources sonores, harpe et Berimbau.
On traverse les déserts et pays du monde,
Voyage visuel et par la voix des ondes,
Pour dénoncer les enfants soldats et les bombes.

"La Gigantea" ?
C'est gigantesque … ah !
On y entre de ce pas,
S'éblouir de leurs éclats.

Performance époustouflante,
De vivacité soufflante.
Les bruitages et le son,
Tout est à l'unisson.
Une diversité
D'objets y a cité.
Une infinité de décors
Pour mieux les apprécier encore.

Dans un incroyable univers
D'acrobates, de plasticiennes,
De danseuses ou comédiennes,
Comédiens ou marionnettistes,
Musiciens, chanteuses et harpistes,
A tous, on donne le feu vert.

Une histoire sans paroles,
Bruissante et qui s'auréole
D'un grand univers sonore
Multiple, créatif, fort.

Grandiose et impressionnant,
Original, haletant,
Diabolique et envoûtant,
Surprenant et déroutant,
Infiniment magique et fastueux,
Vraiment féerique et majestueux.

Dans leur forêt profonde,
On fait le tour d'un monde
Jusque-là inexploré
Et, loin d'être éploré,
On en ressort magnifié.

On se sent tout petit
Face à leur gigantisme.
On en reste ahuri
Et saisi de mutisme.

Devant leur magnifique création
Et leur si sublime interprétation,
On se sent pousser des ailes,
Tant on admire leur zèle.

Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge
http://bclerideaurouge.free.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *