Théâtre : « L’Echange », au Théâtre de l’Opprimé, à Paris.

Autant l’avouer tout de suite : Claudel n’est pas mon auteur favori. Malgré ce doux euphémisme, je me suis rendue à cette représentation de la deuxième version de L’Échange. Et tout de suite, la scénographie (une caravane, un ponton, un pneu en guise de balançoire) et la longue installation de Marthe attendant Louis m’ont conquise. Normal, il n’y avait pas encore de mots prononcés, les mots de Claudel qui m’horripilent, ampoulés, maniérés, artificiels. Puis Louis est arrivé en tenue d’Adam (c’est dans le texte) et les répliques entre les amoureux étaient belles, vibrantes, enfin naturelles. La suite a été à l’avenant. Les deux autres comédiens étaient bons aussi et j’ai été captivée par leurs échanges, celui des mots et celui des corps.
Le principal talent d’un metteur en scène (et d’un comédien) est de rendre sensible, intelligible ce que le lecteur peine à comprendre ou à imaginer dans son fauteuil. L’œuvre de Claudel, relue quelques heures avant avec déplaisir, s’est enfin incarnée, dans toute sa force et son intelligence, la langue même me devenait agréable. C’est dire le tour de force de cette compagnie. Sans une diction parfois approximative, le spectacle aurait été parfait !
Difouaine

« L’Échange » (2e version) de Paul Claudel. Mise en scène : Jean-Christophe Blondel. Scénographie : Tornod Lindgren. Avec : Valérie Blanchon, Pierre-Alain Chapuis, Pauline Huruguen et Yannick Landrein. Du 4 au 15 mars, du mercredi au samedi à 20 h 30, le dimanche à 17 heures. Au Théâtre de l’Opprimé 78, rue du Charolais 75012 Paris. www.theatredelopprime.com. Tél. : 01. 43. 40. 44. 44. Métro : Dugommier, Montgallet, Reuilly-Diderot, Gare de Lyon. Le 10 mars au Théâtre des Charmes d’Eu, à 20 h 30. Le 17 mars à la salle municipale de Gisors, à 20 h 30. Le 30 avril au Préau CRD de Vire, à 20h30.
Photo : Tornod Lindgren

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