Livre : bonnes feuilles du « Chant de la merveille du monde », de Christian Ganachaud (4)
Christian Ganachaud pratique un style paradoxal :
Christian Ganachaud pratique un style paradoxal :
Christian Ganachaud est une encyclopédie vivante qui aligne les connaissances, y compris linguistiques, dans une logique qui lui est très propre :
Le livre de Christian Ganachaud est un monologue à l'adresse du lecteur, même s'il fait semblant de dialoguer avec lui :
Christian Ganachaud, qui se présente ici lui-même, a dit que son livre pouvait être commencé à n'importe quelle page, c'est pourquoi ces extraits sont présentés sans ordre :
Du point de vue du style, il utilise le régulièrement le « cut up », introduction sans transition (mais, de toute façon, son écriture ne s’y prête pas) dans son texte d’écrits d’autres auteurs, jusqu’à une recette de cuisine. C’est pour lui une façon d’être anarchiste, de néantiser le néant. Sa prose poétique trouve toujours sa source…
Comment l’aborder ? Pour lui, ce livre, il le répète, est une tentative de « lier le passé au futur, le présent étant vide ». Il a bien conscience – lui qui est « d’accord » avec quelques idées anciennes de l’Église, comme les visions de l’enfer par sainte Thérèse d’Avila ou sœur Lucie – que même si son désir…
Cette dernière expression manifeste une des dimensions majeures de son livre : méditer sur l’existence immatérielle depuis un espace qui se situe à mi-chemin entre la folie et la mystique. Inutile de chercher dans son roman une chronologie ou un espace connus. Il y dialogue librement avec son lecteur, d’esprit à esprit, de tension vers l’infini…
On s’interroge cependant quant aux clefs de lectures permettant d’appréhender ce récit sans début ni fin – « On peut ouvrir mon livre à n’importe quelle page. », dit-il – et qui se situe dans un réel au-delà de la réalité connue. Pourquoi enfin son texte est-il si marqué par le sexe et la drogue – « Alice,…
Pourtant, on ne compte pas les formules fulgurantes. Il y a celles qui sonnent comme des slogans : « Enfoncer le fini dans l’infini ; puis dilater ce dernier jusqu’à l’explosion. », « Le sacré se fait par le dénuement et la faim ; le dépouillement et la soif. », « L’asile : la cour des non-miracles, des cœurs purs, humblement malades. ». Et celles…
Avec « Le Chant de la merveille du monde », Christian Ganachaud franchit encore une étape. La poésie de sa prose devient si évidente qu’on en est comme aveuglé. C’est d’ailleurs là qu’est le risque : qui va adhérer à une liberté de ton si percutante, pour ne pas dire prophétique ? Cette dernière est telle qu’il est sûr…