La première dimension était celle de la solitude. Le « chemin du Nord »* s’y prête bien : étant réputé – et ce n’est pas usurpé – plus « sportif » que le « chemin français », il est moins fréquenté, d’où l’intérêt de le suivre assez exactement pour trouver des hébergements. Le vélo comme moyen de locomotion y contribue aussi : impossible de bavarder avec des pèlerins de rencontre, et si l’on part à plusieurs, il faut s’arrêter pour pouvoir discuter, les vingt kilos de bagages derrière la selle captant une bonne partie de l’attention pour ne pas effectuer le zigzag de trop. La conséquence directe du vélo comme véhicule est une certaine ascèse : il faut d’abord faire une croix sur la contemplation de nombre de panoramas à couper le souffle. La majesté de ces paysages s’explique aisément.
Un pèlerin