Le tenancier passe tous les vêtements à la machine à sécher pendant que d’autres pèlerins, qui avaient fait trop de courses, préparent et partagent leur dîner. Le lendemain, le petit déjeuner est fourni.
Drôle de communauté dans cette auberge. Tous les pèlerins se savent de la même espèce, mais n’échangent pas leurs adresses : chacun a son chemin, physique – on ne compte pas les « chemins de saint-Jacques » ! – comme spirituel, de la démarche chrétienne à la balade en passant par la quête d’énergies telluriques ou le silence bienveillant. Il y a une conscience commune du caractère éphémère et précieux des rencontres. Chacun est là, avec ses attentes, ses fractures, ses pudeurs, d’où des présentations fragmentées.
Pourtant, tous ont rejoint un appel profond et se sont laissé guider.
Un pèlerin