Théâtre : « Trézène mélodies », patchwork de Racine et de Yannis Ritsos autour du personnage de Phèdre mis en scène et en musique par Cécile Garcia Fogel.

Liberté fidèle.
« Trézène mélodies » est, comme l’indique le dossier de presse, « l’histoire de Phèdre en chansons ». De quoi s’interroger pour les modernes, frémir pour les classiques. À tort. Certes, on s’interroge durant les trois premières minutes en entendant que « Phèdre se berce légèrement dans un rocking-chair en rotin » puis pendant que le personnage d’Hippolyte pose sa voix. Mais une fois passé le moment d’inquiétude, on va de rebondissements en bonnes surprises, admirant au passage l’exploit consistant à interpréter trois personnages de sexes différents en offrant comme indice de changement le ton de la voix. Le texte contemporain n’est pas moins poétique que l’original, qu’il cite régulièrement. L’ensemble met en évidence la crise de conscience de Phèdre et possède une véritable unité. La partie chantée, accompagnée à la guitare, l’est dans le genre de la mélopée de sorte que les sentiments exprimés ne perdent pas de leur force. Bref, on tient là une interprétation à la fois libre dans la forme et fidèle quant au fond, qui enthousiasme le public.
Pierre FRANÇOIS
« Trézène mélodies » patchwork à partir de fragments de la pièce Phèdre de Jean Racine et des poèmes Phèdre et Le Mur dans le miroir de Yannis Ritsos. Avec Cécile Garcia Fogel, Mélanie Menu (jeu et chant), Ivan Quintero (guitare et voix). Mise en scène, musique : Cécile Garcia Fogel.

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