Théâtre : « Et la lumière fut ! – Swing cocktelles », d’Alain Sachs à la Comédie Bastille, à Paris.

Espoir en chansons.
« Et la lumière fut » est un spectacle musical plein d’énergie, d’humour, d’optimisme et de lucidité. Sur un rythme enlevé et sans faille, les chansons – de toutes origines, langues et styles – s’enchaînent. Souvent en entier, même si le pot pourri n’est pas dédaigné. Solos, chœur, canons, tout y est, qui parfois passe d’une forme à l’autre en cours de chant.
L’ambiance du spectacle se crée dès les premières secondes. Elle ne cesse ensuite d’évoluer, de s’épanouir en variations touchant à tous les domaines de la vie dans une société qui, elle aussi, est changeante.
En constatant l’identité des personnages, on ne peut s’empêcher de penser à l’Île de la cité, cœur territorial où voisinent les trois institutions qui font que la vie en société est possible : la cathédrale, l’Hôtel-Dieu et l’ensemble préfecture-palais de justice.
C’est dans un style primesautier que les réalités les plus délicates – voire douloureuses – sont abordées. Le rire, fait observer Alain Sachs, metteur en scène, peut cohabiter avec la gravité lorsqu’il est une façon de gérer l’émotion. On le voit bien ici. Il ne cesse pas d’être franc et de faire du bien pour autant.
On est étonné par la connaissance profonde qu’a l’auteur-metteur en scène de tous les milieux sociaux, et spécialement de celui des croyants : il met sur les lèvres d’une religieuse qui doit se présenter des propos qu’un bon nombre d’entre elles tiennent. Et il fait chanter le magnifique cantique de paix « Evenou shalom alerem », qui n’est même pas connu de toutes les paroisses. Au passage, on remarque un passage vantant la fraternité entre les confessions.
On peut toujours dire qu’une telle vision du monde, confirmée par les chants finaux du spectacle, est naïve ou irénique. Peu importe, car elle est bien plus réaliste que celle vendue par les marchands d’apocalypse. Et plus joyeuse.
Pierre FRANÇOIS
« Et la lumière fut ! – Swing cocktelles », de et mis en scène par Alain Sachs. Direction musicale : Annabelle Sodi Thibault. Trio vocal : Annabelle Sodi-Thibault ou Alice Buro, Morgane Touzalin-Macabiau, Anne Herrscher. Pianiste : Jonathan Soucasse ou Djahiz Gil. Arrangements : Annabelle Sodi- Thibault et Jonathan Soucasse. Costumes : Hervé Delachambre. Peintures : Ludyvine Laforme. Son et lumière : Nicolas Thibault. Les vendredis à 21 h et samedis à 17 h jusqu’au 26 avril 2025. Relâches les 14/02, 07/03, 28/03, 12/04 et 25/04/2025. https://comedie-bastille-billetterie.tickandlive.com/evenement/et-la-lumiere-fut-swing-cocktelles

Photo : Ludyvine Laforme.