Inde : l’hôpital achète l’enfant en échange des frais d’accouchement.

Le 4 septembre, le Daily Mail de Londres, reprenant une information du Times of India, indiquait que l’hôpital de la ville d’Agra avait « acheté » le nouveau-né d’une parturiente de 36 ans qui ne pouvait payer les frais d’accouchement. Ni elle ni son mari de 45 ans, homme-cheval d’un rickshaw – qui ne gagne pas plus de cent roupies par jour – n’étaient en mesure de régler la facture et l’usine où travaillait un de leurs enfants est fermée du fait du coronavirus.
L’hôpital fait valoir que ces deux intouchables ont légalement cédé l’enfant à l’hôpital en vue d’une adoption ; le couple, qui précise ne pas savoir lire et avoir signé avec l’empreinte du pouce, dit que l’hôpital leur a demandé de lui vendre le bébé pour régler les frais d’hospitalisation (entre 35 000 et 100 000 roupies, soit entre 400 et 1100 €).
Selon un militant des droits de l’enfant, la vente n’a pas respecté les conditions légales en matière d’adoption.
Selon un magistrat interrogé par un journaliste local, la « vente » fera l’objet d’une enquête.
Le trafic de bébés réduit les chances de pouvoir adopter pour les couples, actuellement on en trouve sept à être candidats pour chaque enfant disponible.
Les nouveaux-nés ne sont pas les seuls à faire l’objet de trafic en Inde.
Le Rajasthan vient de lancer une campagne visant le travail des enfants. La loi interdit d’employer des enfants de moins de quinze ans, sauf en dehors des heures de cours pour soutenir une entreprise familiale. Or, on note une recrudescence du travail des enfants au fur et à mesure que les mesures concernant le coronavirus s’assouplissent.
Pierre FRANÇOIS

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