Comédie musicale : Bells are ringing en tournée

« Bells are ringing » est une comédie musicale de 1956 rendue célèbre par l’adaptation cinématographique qu’en a fait Vincente Minnelli. Elle est encore complètement actuelle. Comment en effet ne pas penser aux relations virtuelles de feu le minitel ou des sites actuels en assistant aux émois de cette standardiste et des clients pour lesquels elle est une confidente ou une mère ?

L’adaptation qui en est offerte par Jean Lacornerie – directeur du Théâtre de la Croix-Rousse lui-même dédié au théâtre musical – et son complice Gérard Lecointe – qui dirige les Percussions Claviers de Lyon – fait la place belle aux percussions, lesquelles sont placées sur trois étages de part et d’autre de l’avant-scène.

Le rythme est vif, la mise en scène sur plateau tournant renouvelle régulièrement les décors, le jeu est léger, le scénario réserve surprises et rebondissements, on baigne dans une atmosphère gentiment loufoque. Comment la sympathique est sensible standardiste va-t-elle se sortir de son mensonge originel ? Qui est ce chef d’orchestre burlesque qui attribue dix symphonies à Beethoven ? Pourquoi cet auteur de roman boit-il ? Comment ce dentiste timide réussira-t-il à se faire reconnaître en tant que musicien ? Autant de questions finalement graves, si on en considère le fond, qui sont traitées avec légèreté, humour et optimisme.

Ce qui fait le plus plaisir dans cette comédie musicale – hormis la beauté de sa musique – est le fait qu’elle échappe à un défaut quasi consubstantiel au genre : le torrent de bons sentiments au parfum de guimauve. Des bons sentiments, il y en a, certes (et aussi de moins bons), mais traités de façon (presque) réaliste, même si les situations – heureusement, sinon comment pourrait-on rêver ? – ne le sont pas. L’optimisme cultivé par ce spectacle, parce qu’il n’est pas béat, est communicatif et revigorant.

 

Pierre François

 

« Bells are ringing », de Jule Styne, Betty Comden et Adolph Green. Mise en scène : Jean Lacornerie. Direction musicale et transcription : Gérard Lecointe. Le 16 janvier à la Scène nationale de Besançon, le 19 janvier à la Scène nationale de Mâcon, le 22 janvier à La Piscine de Chatenay-Malabry, le 25 janvier au Granit de Belfort, le 4 février à la Scène nationale d’Orléans, le 8 février au Théâtre Monsigny de Boulogne sur mer, les 13 et 14 février à la Maison de la culture de Bourges, le 18 février à l’Opéra de Reims, le 14 mars à l’Espace Boris Vian des Ulis.

Photo : Bruno Amsellem

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