vendredi 7 mars 2008, par marvel
Voici mon témoignage :
été 1982 : J’avais 14 ans (j’en ai 39) mais le souvenir de cet événement est aussi clair que si il s’était passé il y a 3 mois.
Je me trouvais en corse au bord de l’eau avec mon cousin.
La mer était exceptionnellement agitée avec des vagues entre 1m50 pour les plus petites et environ 2m pour les plus grandes. Ce qui est rare en corse. Nous nous trouvions dans une crique réputée pour ses courants assez traitres et ayant causé des noyades.
Le vent soufflait très fort. Bien entendu personne ne se baignait...en dehors de 2 jeunes garçons dont je faisait partie.
En fait de baignade, nous batifolions avec les puissants rouleaux tout au bord de la plage en nous laissant trainer sur le long rivage avec des algues et du sable dans nos maillots de bains. Nous étions tout à nos jeux stupides lorsque nous avons perçu un cri au loin que laissait à peine entendre le bruit du vent et des vagues.
Nous nous dressâmes sur la pointe des pieds et aperçûmes une jeune femme en train de se débattre pour éviter de se noyer. Des adultes se trouvaient là en train de regarder la scène les bras apparemment ballants d’impuissance. Je sentis que quelque chose de dramatique se passait et était surpris qu’aucun adulte n’intervint quand bien même cette crique était dépourvue de maître nageur ou de service d’intervention sur place.
Nous nous regardâmes mon cousin et moi. Nous avions l’habitude de nager quasiment en toute circonstance depuis notre plus tendre enfance et il nous a semblé naturel d’aller à la rescousse de cette jeune femme.
Nous avions clairement sous-estimé le l’extrême danger de cette entreprise au vu du caractère exceptionnel de cette tempête. Nous arrivâmes toutefois à intercepter la jeune femme qui s’agrippa de manière désordonnée et paniquée à nous. Mon cousin lui cria de se calmer sauf si elle voulait qu’on se noient tout les trois. Elle se calma un petit peu.
Alors que nous étions occupés à essayer de revenir vers le rivage tout en plongeant régulièrement pour éviter d’être submergés et assommés par les vagues et qu’un courant contraire nous ramenaient sans cesse à notre point de départ, une très grosse vague nous sépara.
Je fus pris de panique car réalisant de plus en plus nettement que je me trouvais en danger de mort. Je continuais d’essayer d’éviter les vagues en plongeant mais je pris malgré tout une vague de plein fouet (suite à 2 vagues rapprochées) ou du moins cette dernière s’écrasa sur moi.
Je fus quasiment assommé. Je coulais vers le fond avec la bouche entrouverte et une forte douleur au niveau pulmonaire (douleur située plutôt vers le dos entre les omoplates).
Malgré tout cette douleur très forte, je me sentais de mieux en mieux, apaisé, abandonné. Je commençais à me sentir de moins en moins concerné par ce qui se passait. J’avais le sentiment de glisser à l’intérieur de mon corps tout en étant d’une grande lucidité.
Et c’est là que je vis ce fameux tunnel. Il m’a semblé apparaître d’un seul coup. Je vis très rapidement (bien que la notion de temps à ce moment là était très diffuse) des images marquantes de ma vie. Comme une sorte de bilan objectif. Je ne me suis pas senti avancer dans ce tunnel. J’avais conscience d’être assez étonné de voir cela.
Puis je pense qu’une vague a du m’emmener (ou un autre courant) à proximité du bord et...je m’en suis sorti.
A l’issue de cette expérience, j’ai pris un certain nombre de décisions... que j’ai suivies (sans obsession particulière) dans les grandes lignes jusqu’à ce jour (partir de chez mes parents à 18 ans, faire des études m’amenant à exercer le métier que j’exerce actuellement...°.
Mais surtout, plus aucune peur de la mort à l’issue (j’avais eu une grosse déprime sur le sujet entre 8 et 10 ans)...jusqu’à il y a environ une semaine (l’approche des 40 ans peut-être).
En bref, je me demande si il s’agit par exemple d’une sorte de censure cérébrale censée nous épargner trop de panique à l’approche du moment fatidique ou de quelques chose de plus ...mystérieux (l’au-delà etc.).
Bien entendu, j’avouerai que la deuxième hypothèse m’arrangerai compte tenu de mon état d’esprit actuel mais j’ai tendance à être assez cartésien et à me dire que si l’on meurt, c’est pour permettre à notre espèce d’évoluer notamment. Et pour ce qu’il reste de nous, et bien, on se recycle. Il s’agit peut-être d’une sorte de réincarnation (si l’on veut) mais au niveau notamment des atomes.
Cela n’aurait à priori rien à voir avec la conscience. De se point de vue, la logique scientifique indiquerai qu’il ne reste rien (et c’est ce qui fait principalement peur lorsque l’on parle de peur de la mort. Tomber dans l’oubli, pour soit i comprit)...et c’est bien dommage. A moins de verser dans l’ésotérique.
Et à ce titre des études ont été effectuées ou sont en cours et l’on parle notamment de l’existence du fameux tunnel suite à la tentative du cerveau à reconstituer un univers à partir d’informations restreintes dans les cas où il manque par exemple d’oxygène (crises cardiaques, noyades...)
Ce témoignage a été publié anonymement sur Holybuzz dans un commentaire. Et reposté par Marvel.