Caricature.
« Qui veut trop prouver… » L’on connaît la suite de cette phrase de Thomas Fuller. Le problème du féminisme contemporain est que le sujet devient une tarte à la crème qui donne lieu à toutes sortes d’initiatives plus ou moins hasardeuses.
« Scum rodeo » en est une illustration. On croirait volontiers au personnage si l’outrance du propos ne l’interdisait. Au lieu de se laisser toucher par le texte, on se dit qu’en 1967 l’auteur avait fumé une beuh d’une qualité exceptionnelle, on évalue la façon dont la violence du texte évolue, on note que le rose genré du costume cadre mal avec la caricature livrée ou l’on se demande si l’absence de soutien-gorge, qui serait en harmonie avec un profil de pétroleuse, l’est avec celui d’une femme qui prône une société féminine désexualisée et sans séduction ni désir de reproduction.
Bref, si la pièce possède un intérêt archéologique, elle ne participe pas au débat sur l’amélioration de la condition des femmes.
Pierre FRANÇOIS
« Scum rodeo », de Valerie Solanas. Traduction : Blandine Pélissier. Mise en scène : Mirabelle Rousseau. Avec Sarah Chaumette. Les 17, 19, 21, 24, 26 et 28 mai à 21 heures au Théâtre de la reine blanche, 2 bis, passage Ruelle, 75018 Paris, tél. 01 40 05 06 96, métro La Chapelle, Marx Dormoy, https://www.reineblanche.com/calendrier/theatre/scum-rodeo
Photo : Pierre François.