holybuzz
Accueil du site > Art et Culture > Musées > Exposition : la Vierge comme mannequin de mode...

Exposition : la Vierge comme mannequin de mode...

mercredi 8 février 2012, par Pierre François


« Icône de mode » [1] ne désigne pas, le temps d’un exposition au musée des tissus de Lyon, telle ou telle vedette à l’étoile qui pâlit sitôt que née. Il s’agit de rappeler au public l’existence d’une piété populaire combattue dès le XIXe siècle, notamment par Mgr Ramadié qui y voyait des « accoutrements ridicules... comme au Pérou et dans d’autres colonies espagnoles ».

Il s’agit, on l’a compris, de l’usage consistant à habiller les statues ou mannequin de celle dont la gloire est à son zénith depuis près de deux millénaires, y compris chez les moins croyants : la Vierge Marie. Si le dernier concile a donné le coup de grâce à une coutume qui, dans le passé, faisait comprendre l’humanité de celle que d’aucuns avaient tendance à diviniser, il a d’autant moins provoqué la disparition de tous ces vêtements que certains sont encore récents.

En effet, dans la première salle de l’exposition qui compte une vingtaine de « robes de la Vierge », la majorité date du XXe siècle et sept d’entre elles, sont plus récentes encore. On pense en particulier à celle qui a valeur d’ex voto : un paroissien ayant réchappé de la catastrophe de l’usine « AZF » a donné une parure à la Vierge noire, laquelle a été l’œuvre de la maison Robelli.

Chaque robe a sa caractéristique : « robe de statue », « robe de fête », « robe de carême », « robe du mois de mai » et même … « robe pastel ». Si cette première salle bénéficie d’une mise en scène spectaculaire – dans la pénombre ne sont éclairée que ces robes, individuellement, comme autant de taches de lumière – les suivantes se présentent de façon plus classique. L’une d’entre elle est consacrée à Notre Dame de la Sacristie de Perpignan, une autre aux statuettes de dévotion privée, une troisième montre comment, parfois, la robe devenait l’essentiel, la statue restant réduite à l’état de simple mannequin...

Au fil de la visite, on apprend comment il n’y avait en l’occurrence ni patron universel ni tissu particulièrement dédié à cet usage, ou encore comment on tournait la difficulté d’habiller une statue en réalisant des vêtements sans dos. Un point particulièrement intéressant concerne la décoration symbolique de ces vêtements, souvent ornés de fleurs mettant en valeur les qualités de la Vierge, une des plus fréquentes étant la rose sans épine, signe de sa naissance sans tache.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Icône de mode », musée des tissus de Lyon, 34, rue de la Charité, 69002 Lyon, du mardi au dimanche (sauf jour férié) de 10 h à 17 h 30, tél. : 04 78 38 42 00, www.museedestissus.com, jusqu’au 25 mars.


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette