Theâtre : Les rapports entres hommes et femmes depuis Adam et Eve en passant par le déluge

Il y a les très bonnes pièces… et les autres. Pas mauvaises, pas exceptionnelles non plus. Adam, Eve et descendance [1] en fait partie. Le début laisse craindre des banalités, mais un rythme s’installe, des répliques font mouche, un style se dégage. Les mots d’esprit n’y sont pas vulgaires, ni toujours originaux. L’histoire du genre humain est rapportée à partir du jardin d’Eden, citations bibliques à l’appui. On a droit à la différence entre éros et agapè expliquée de façon ludique. L’amour courtois est vu sous un angle aussi amusant que réaliste. Une des Eves répond à un Adam qui lui fait un procès en sorcellerie : « je suis envoyée par Dieu pour tenter l’homme mais je le fais en toute innocence ». Puis arrivent la Renaissance, les précieuses ridicules (qui commencent à pratiquer l’allusion pour mieux prétendre n’avoir rien voulu dire ensuite), la Révolution, le Romantisme… jusqu’au moment où les hommes accouchent tandis que les femmes reviennent du bureau. A chaque fois les rapports entre les uns et les unes sont explorés avec humour. Ce n’est peut-être pas la pièce du siècle et on ne croit pas toujours aux personnages -ces tendres caricatures sont-elles d’ailleurs faites pour cela ?- mais on s’amuse énormément.

Pierre FRANCOIS