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Theâtre : L’incompréhension entre mars et Vénus, en remontant au-delà du déluge

mardi 12 décembre 2006, par Pierre François


Salades d’amour  [1] est un spectacle musical et poétique. Du début jusqu’à la fin, dans tous les recoins de la mise en scène ou du jeu. Tout est millimétré. Tant visuellement que musicalement (musique de la langue comme musique tout court) le rythme paraît aussi léger que les transitions. Certes, celles entre deux airs s’apparentent souvent au changement brusque de séquence du cinéma, mais à l’intérieur de chaque scène elles vont quasiment toujours de soi. La mise en scène fait apparaître les deux sexes comme égaux dans l’établissement de la relation, les coups de canifs ou la rupture. Cela est traduit pas des costumes semblables -complet ou tailleur sombres sur une chemise ou un chemisier blanc– et des attitudes de jeu toujours en quasi symétrie. De fait, dans le public les deux sexes rient autant.

Le florilège de textes invités à ce spectacle forme un inventaire des différentes sortes de couples, et des façons de s’aimer. Romantique ou vache, fou ou aveugle, parfois les deux, parfois encore autre… Au moment de la rencontre ou du départ, de la crise ou du quotidien. Les voilà, les points communs entre La discrète de Christian Vincent ou les Rita Mitsuko, Gainsbourg ou Barbara, Brassens ou Dutronc, Boby Lapointe ou Pauline à la plage, pour n’extraire que ceux-là des dix huit extraits de films ou de chansons. On se laisse emporter, on redécouvre la richesse de la langue, on admire le comédien répétant le terme « emmerdeuses » une minute durant sans jamais réitérer une attitude ni lasser ! Sa comparse dans Bonnie and Clyde et la coordination entre les deux, parfaite. Les yeux et les oreilles, l’intellect et les sens, tout se réjouit. Et finement, même quand il lui assène « Mal baisée ! » et qu’elle lui répond « Hélas ! »

PierreFRANCOIS

Notes

[1] Salades d’amour, dialogue de la Nouvelle Vague et chansons. Chant et jeu de Claire Widoni et Marc Wyseur, arrangements et au piano : Jérôme Damien. Les lundis et mardis jusqu’au 19 décembre et les 8 et 9 janvier à 21h 30, au théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au lard (angle du 24 rue du Renard), 75 004 Paris, M° Hôtel de ville, Rambuteau. Places à 18/TR 12€. Tél. : 01 42 78 46 42. Le spectacle ira ensuite au Théâtre du Donjon de Pithivier le 16 février et au théâtre de la fabrique de Meung sur Loire le 17 mars.


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