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Litterature : un 30 novembre... mourait Oscar Wilde

jeudi 30 novembre 2006, par Pierre François


Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde (Dublin, 16/10/1854 – Paris, 30/11/1900) est né au 21 rue Westland Row à Dublin et mort dans un hôtel parisien.

Son père, antiquaire et écrivain talentueux, médecin renommé, fut fait chevalier pour ses travaux, créa sur ses deniers un hôpital ophtalmologique pour les pauvres en 1844 et eût trois enfants avant son mariage : Henry (1838), Emily (1847) et Mary (1849). Les deux fille périrent dans un incendie en 1871.

Sa mère, Jane Francesca Elgee (1820 – 1896), poétesse et journaliste nationaliste irlandaise écrivait sous le nom de Speranza. Ardente militante pour la cause des femmes, elle avait la réputation d’ignorer les fredaines de son mari. Elle était aussi une linguiste, qui traduisit « Sidonie la sorcière » du gothique Wilhelm Meinhold (1797-1851). Oscar s’en inspira pour les éléments les plus sombres de son œuvre.

Il avait un frère aîné, William (1852) et une sœur cadette, Isola Emily Francesca (1857), laquelle mourut à 10 ans. Il en fut affecté au point qu’il conserva sa vie entière une mèche de ses cheveux. On a prétendu que sa mère avait insisté pour l’habiller en fille tant elle en avait désiré une.

Son père décéda en 1876, alors qu’il faisait des études brillantes, même si son attitude irrévérencieuse envers la religion et son accoutrement le marginalisaient. Ses premiers prix lui avaient permis en 1871 d’obtenir une bourse royale pour suivre des études au Trinity College de Dublin (1871 – 1874). Ses résultats lui permirent de décrocher une autre bourse, dont le prestige rejaillit sur l’établissement. Henry, son frère naturel aîné, avait aidé la famille mais mourut à son tour en 1877. L’année suivante Oscar gagnait le prix Newdigate pour son poème « Ravenne » alors qu’il était à Oxford (Magdalen College, 1874 – 1878), où son professeur John Ruskin l’introduisit à l’esthétisme, qui prône le divorce entre la recherche du beau et la morale. C’est là qu’il rencontra aussi Walter Pater, dont les œuvres influencèrent sa théorie de la critique. Il le dira dans De profundis, en parlant d’« une si étrange influence sur [sa] vie ».

C’est ce nouveau courant que ce dandy châtain aux yeux gris -qui n’hésitait cependant pas à faire le coup de poing pour défendre son honneur- partit promouvoir aux Etats-Unis en 1881, avec un grand succès. Le voyage, prévu pour durer 4 mois se prolongea jusqu’à presque un an.

A son retour, il rédigea une tragédie pour la comédienne Mary Anderson qui la lui avait commandé, mais elle se ravisa. Et rencontra Verlaine, Mallarmé, Zola, Daudet, Hugo. Il est par ailleurs contemporain de Rimbaud, Seurat, Laforgue, Ganivet, Vivekananda, Rodenbach, Crane, Kramsu, Samain, Jouy.

Le 29 mai 1884, il se mariait avec Constance Llyod, sa cadette de quatre ans, cultivée, parlant quatre langues et indépendante d’esprit. Ils eurent rapidement deux enfants, Cyril (1885) et Vyvyan (1886). De 1887 à 1889, Oscar travailla comme rédacteur en chef de « Woman’s world magazine », dans lequel il épouse la cause féministe. Puis écrivit des contes pour ses enfants : « The happy prince and other tales » (Le prince heureux et autres contes, 1888) et The house of Pogremanates » (1892). Son unique roman «  »The picture of Dorain Gray » (Le portrait d Dorian Gray) date de 1890, et suscita déjà des critiques pour l’homosexualité de certains de ses personnages. Il était en partie autobiographique, Oscar Wilde ayant été à Oxford amis intime du peintre Frank Miles et de l’esthète homosexuel Lord Ronald Gower. En 1891 ,il faut encore noter la publication de nouvelles (Le crime de Lord Arthur Saville et autres histoires) et d’un essai (Intentions).

Mais en 1891 Oscar Wilde avait rencontré Lord Alfred Douglas, dit « Bosie ». Il furent bientôt amants. Et le mariage se termina en 1893.

Le succès de sa première pièce « Lady Windermere’s fan » (1892) l’incita à poursuivre dans cette voie : « A woman of no importance » (1893), « Salomé » écrite en français pour Sarah Bernhardt et traduite par Lord Alfred Douglas, et « An ideal husband » (1895) suivirent. La série se termina avec « The importance of being earnest » (1895), la plus connue de ses pièces avec la première citée (il en écrira neuf en tout).

En avril 1895 le père de Bosie, le marquis de Queensberry, laissait sa carte à un des clubs d’Oscar Wilde rédigée comme suit « for Oscar Wilde posing as somdomite ».

Ce dernier lui intenta un procès en diffamation, mais le perdit et Lord Jim obtint sa condamnation le 27 mai 1895 en vertu d’une loi réprimant l’homosexualité, votée en 1885. Oscar Wilde s’était défendu lui même, faisant référence à David et Jonathan, Platon ou les sonnets de Michel Ange et de Shakespeare. Pour le juge Mrs. Justice Wills, « les gens qui peuvent faire ces choses doivent avoir perdu toute notion de honte, et on ne peut pas espérer les affecter ». Lorsqu’il fut condamné à deux ans de travaux forcés sa femme prit les enfants, changea son nom pour celui de « Holland » et partit en Suisse.

Elle mourut en 1898, peu après la publication de « The ballad of Reading Gaol », qui faisait référence à la vie en prison après avoir été privé plusieurs mois durant de papier et crayon. Il y avait rédigé par ailleurs De profundis (1895), qu’il adressait à Alfred Douglas.

A sa sortie de prison, le 17 mai 1897, il s’exila près de Dieppe où il prit le nom de Sebastian Melmoth, retrouva brièvement Bosie mais erra surtout à travers l’Europe, vivant chez des amis ou dans des hôtels bon marché. C’est dans l’un d’eux qu’il mourut, sans doute d’une méningite qui se serait installé dans une infection chronique qu’il avait à l’oreille. Il serait revenu à la religion catholique sur son lit de mort.

Il fut enterré au cimetière de Bagneux, d’où ses restes furent transféré au Père Lachaise en 1909.

Pierre FRANCOIS


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