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Église : la date de Noël, pragmatique et scientifique

dimanche 23 décembre 2007, par Pierre François


Aux temps préhistoriques irlandais (tandis que les Égyptiens célébraient Aïon, fils d’Osiris dit le soleil renaissant) est construit le temple mégalithique de Newgrange, où le soleil ne rentre qu’au solstice d’hiver (cette année le 22 décembre, l’évènement cosmique variant du 20 au 23). Lors des Saturnales (17-24 décembre), les Romains se faisaient des cadeaux, renversaient les hiérarchies et sacrifiaient parfois le roi de ce carnaval. Les fidèles de Mithra, dieu perse, de plus en plus nombreux dans l’Empire jusqu’au IIIe siècle, marquaient la fête du soleil invaincu le 25 décembre, signe de pureté et de chasteté. Ce rituel combattait les forces obscures par le culte du dieu soleil renaissant, qui surgissait d’un rocher sous la forme d’un nouveau-né. Au solstice, les Celtes faisaient de grands feux et, six jours après (le 1er janvier), le druide coupait le gui en disant « o ghel an heu ! » (« que le blé lève »), devenu « Au gui l’an neuf ». Les Germains enflammaient des roues, symbole solaire, et leur faisaient dévaler des pentes. Les hindous fêtent alors le début du deva-yâna.

En 330, l’empereur Constantin remplace le culte de la renaissance solaire par celui de la Nativité du Christ et la date de Noël passe du 6 janvier (en même temps que l’Épiphanie) au 25 décembre, seul jour de congé donné aux esclaves. En 354, le pape Libère suit.

La fête de Noël serait-elle le dernier avatar d’une religiosité cosmique ? Pas évident. Si la date a été fixée artificiellement (sans doute très consciemment) et certaines coutumes récupérées (cadeaux, bûche, sapin…), il reste que les chrétiens sont « spirituellement des sémites » et que les Juifs fêtent au même moment « Hannoucka », la fête des lumières, dont le nom signifie inauguration.

À l’origine, en 164 avant J.-C., les Macchabés chassent l’occupant grec séleucide. Entrant dans le Temple pour le rendre à son culte originel et y rallumer la flamme en l’honneur du Dieu unique, ils ne trouvent d’huile que pour un jour d’éclairage. Inexplicablement, la lampe dure huit jours, le temps pour eux de reconstituer le stock d’huile. D’où les huit jours et les huit bougies de la fête. Noël, qui célèbre le Christ, « Soleil de Justice » du prophète Malachie, retombe un jour de fête de la lumière. Impossible pourtant de prétendre que la religion juive soit dérivée du paganisme : ce serait nier l’Histoire.

Un fait reste certain. L’historien Flavius Josèphe (37 - 100) note dans ses Antiquités judaïques (XVIII, 3, 3) : « À cette époque, vivait unsage du nom de Jésus. Sa conduite était bonne, et il était estimé pour sa vertu. Nombreux furent ceux qui, entre les habitants de la Judée et les autres nations, devinrent ses disciples. Pilate le condamna à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui étaient devenus ses disciples n’arrêtèrent pas de suivre son enseignement. Ils racontèrent qu’il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu’il était vivant ». L’existence de cet homme est confirmée par Tacite dans ses Annales. Il est donc bien né un jour. Quant à la valeur à donner à cette naissance et à la vie qui a suivi, les consciences sont libres… Sinon, quel intérêt aurait la foi ?

Mais je ne vais pas vous abandonner sans vous faire des cadeaux. D’abord, pour les amoureux des chiffres.
Le solstice d’hiver tombe le 25 décembre lorsqu’est inauguré le calendrier julien (de Jules César, en 46 av. J.-C.), comptant 365 jours et 6 heures. Grégoire XIII (calendrier grégorien, 1582) rattrape les 11 minutes de trop (je vous fais grâce des secondes) par an : il fait se succéder les 4 et 15 octobre 1582. L’équinoxe de printemps arrive donc bien le 21 mars, mais il manque quatre jours pour avoir le solstice un 25 décembre. Enfin, gallicanisme oblige, les jours manquants d’octobre ont existé en France, Henri III ayant fixé les jours de rattrapage au mois de décembre.
Et pour les amateurs de littérature, voici quelques citations à méditer :

- « Pourquoi Noël arrive-t-il toujours quand les magasins sont bondés ? » Anonyme,

- « Bientôt Noël... Cette jolie période de l’année où l’on songe plus au passé ni au futur mais rien qu’aux présents ! » Antoine Chuquet (1905-1982),

- « J’ai arrêté de croire au Père Noël le jour où, dans une galerie marchande, il m’a demandé un autographe... » Jacques Dutronc

- « Quand on a bonne conscience, c’est Noël en permanence. » Benjamin Franklin,

- « Quand on laisse mourir le feu de Noël, il n’y a plus qu’un moyen de le rallumer. C’est d’aller chercher le feu des étoiles. » Pier Jakez Hélias,

- « L’enfance c’est de croire qu’avec le sapin de Noël et trois flocons de neige toute la terre est changée. » André Laurendeau,

- « J’ai entendu les cloches de Noël - J’ai écouté les vieux chants familiers - Et leurs mots puissants et doux rappellent - Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté ! » Henry Wadsworth Longfellow.

Joyeux Noël à tous.

Pierre FRANCOIS


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