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Crise de crédibilité pour Hans Küng

samedi 17 avril 2010, par marvel


Tel le pyromane appelant les pompiers le bidon d’essence encore à la main, Hans Küng se permet d’envoyer une lettre ouverte aux évêques catholiques du monde tant il se sent soucieux de la "profonde crise de crédibilité de l’église catholique", alors que le mois dernier il s’est lui même escrimé à mettre en cause la-dite église par la publication d’articles multiples dans la presse mondiale (Le Monde, la Stampa, l’Express …).

Il commence, un peu hypocritement, par louer l’ouverture de Benoit XVI qui a engagé un dialogue avec lui, pour lui reprocher quelques lignes plus tard la même ouverture vers les chrétiens portant une sensibilité inverse à la sienne.

D’une manière très subjective, Küng accuse ceux qui ne partagent pas son interprétation du Concile d’être anticonciliaires. Il serait l’unique tenant de la juste interprétation du Concile (« l’inspiration de ses initiateurs ») contre les nouveaux évêques réactionnaires nommés par Benoit XVI. Sur le fond Küng ne semble pas avoir compris ce qu’est un concile : si un concile a tant de valeur dans le droit canon c’est que l’Eglise estime que l’Esprit Saint parle par l’ensemble des évêques réunis. Dès lors si les nouveaux évêques ne partagent pas la sensibilité de Küng, n’est-ce pas la preuve que Küng est de plus en plus déconnecté de l’Esprit Saint ?

Chacun des arguments avancés par Küng pourraient être retournés en faveur de Benoit XVI :
- Benoit XVI n’est-il pas celui qui défend la raison contre les extrémismes dans le discours de Ratisbonne ?
- n’est-il pas celui qui a montré le moins d’indulgence dans les affaires de pédophilie ? (d’ailleurs qu’est-ce que Küng avait fait contre ces affaires lorsqu’elles avaient lieu)
- n’est il pas le Pape du dialogue et de l’ouverture puisqu’il discute autant avec Küng qu’avec les intégristes et qu’il garde la porte ouverte à l’un et à l’autre ?
- n’est-il pas celui qui n’est pas fermé sur le célibat des prêtres puisqu’il accueille les Anglicans qui ont, comme les églises catholiques uniates, une tradition différente de l’église romaine ?
- n’est il pas celui qui dialogue sans se renier avec les autres religions ?

Quand Küng se permet d’invoquer « la grande majorité du peuple chrétien » qui se sentirait isolé de Benoit XVI, je bous : je me sens tout à fait membre du peuple chrétien, et pas particulièrement décalé avec les autres pratiquants, et pourtant je me sens plus proche de Benoit XVI et de mon évêque (Mgr Barbarin) que de Küng qui n’a cessé de planter des couteaux dans le dos de l’Eglise. Preuve du décalage complet de Küng avec le terrain de l’Eglise, il méconnait les JMJ qui ne seraient fréquentées que par « des groupes traditionalistes ou charismatiques » et ne susciteraient pas de vocation. Or les JMJ ratissent très large auprès d’un public de jeunes qui échappent aux mouvements et autour de moi nombreuses sont les vocations chrétiennes qui sont nées aux JMJ, qu’il s’agisse de vocations religieuses ou de vocations au mariage chrétien.

Il est temps que H. Küng sorte de sa frustration et accepte que l’Eglise ne soit pas ce qu’il voulait en faire dans les années 60. S’il veut « une perspective de salut » pour l’Eglise, il faut d’abord qu’il reconnaisse qui en est le Sauveur. Etrangement absent de tous ses textes, Dieu serait il mort pour Küng ? Est-Il quelqu’un qui se désintéresse de notre temps et de nos difficultés ? Ensuite, il faut que Küng découvre le coeur de l’Eglise qui bat et la véritable souffrance des chrétiens. Et aujourd’hui, notre principale souffrance ce n’est pas d’être malmenés dans les médias par quelque théologien regrettant la fin du siècle dernier, ce n’est pas que certains disent la messe en latin et d’autres en breton, ce sont nos frères qui sont assassinés sur leur lieu de vie, dans leurs églises, qui sont persécutés ouvertement et en ce moment. Que ce soit en Irak (exode de plus de 3500 chrétiens à Mossoul), dans les Philippines (attentat du mardi 13 avril), au Pakistan, en Egypte, en Algérie, en Malaisie, au Laos … Quand nos frères sont privés de leurs droits élémentaires, les récriminations de H. Küng semblent celles d’un vieillard gâté.

Nous n’avons pas à juger Küng mais nous pouvons nous faire un avis sur ses positions en jugeant l’arbre à ses fruits : est-ce que ses écrits sont source de paix ? est-ce qu’ils invitent à l’humilité ? est-ce qu’ils construisent le dialogue ? est-ce qu’ils prennent leur part de responsabilité ou font de l’autre un bouc émissaire ? Est-ce qu’ils font grandir notre foi dans la présence du Christ ressuscité et nous ouvrent à l’action de l’Esprit Saint dans le monde ? Est-ce qu’à leur lecture notre amour pour nos frères, pour l’église et pour Dieu grandit ?

En tout cas, pour ma part, ils m’apprennent que j’ai encore du travail à faire sur moi pour aimer sincèrement tous les hommes...

Marvel


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