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Danse : Le rythme de la vie

Tel un feu bienfaisant, la flamme du flamenco embrase la scène et hypnotise les spectateurs...

vendredi 17 novembre 2006, par Pierre François


Sentires [1] est un spectacle de danse que sa renommée précède. Meilleur spectacle du festival Avignon 2004, déjà venu à Paris l’an dernier, il a empli la salle du théâtre 13 lors de l’unique représentation qu’il y a donné, avant de déménager au Vingtième théâtre.
Ces quatre danseuses dansent parfois en solo, parfois ensemble, parfois en décalage (comme si elles vivaient un canon musical), souvent en dialogue, mais elles sont trop pleines de vie pour fonctionner à l’unisson.
Chacune met en valeur la tradition flamenca de son horizon -classique espagnol, iranien, latino ou tzigane) tout en se fondant dans l’ensemble pour exprimer une même sensualité, dans une rigueur précise au 1/10 de seconde.
Il faut imaginer à cet égard que si les enchaînements sont parfaitement synchronisés lorsqu’elles se font face, ce qui à leur niveau est la moindre des choses, ils le sont tout autant lorsque deux danseuses se font dos avec un écran entre les deux, l’une exprimant en ombre chinoise ce qu’on prend pendant un moment pour l’ombre de l’autre.
Cette danse de la vie exprime grâce à ses interprètes des nuances infinies. Humour, séduction, défi, attente, désir, romantisme, brillance, souffrance, douleur, gravité, légèreté, sobriété, méditation, prière, violence, déconstruction, solidarité, désespoir, fête, spontanéité, complicité, sévérité, offrande sont quelques une de celles qu’on a pu relever chez ces danseuses guerrières, femmes fatales à la posture de James Bond (l’éventail remplaçant le pistolet).
Il y a autant de variété entre les personnalités qu’entre les expressions qu’elles expriment, de celle qui est trahie par son regard facilement mutin à celle qui adopte un masque sévère en passant par celle qui va soudain varier de l’impassibilité à l’espièglerie…
Car, loin de la danse pure, on est bien là dans un spectacle qui donne une dimension théâtrale au moindre de leurs pas. C’est à telle enseigne qu’on croit même à l’apparente spontanéité qui semble être celle d’une récréation !
Tandis que les danseuses peuvent enfin essorer leurs cheveux, ivre de plaisir, le public quitte l’enceinte magique dans une ambiance religieuse. On a l’impression que le spectacle a duré un siècle de bonheur et pourtant l’horloge accuse à peine plus d’une heure trente, rappels compris.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] Sentires, flamenco sous influences. Chorégraphie de et par Raquel Gomez, Macarena Vergara, Maria-Inés Sadras, Karine Gonzalez. Direction artistique : Macarena Vergara et Raquel Gomez. Mise en scène : Thomas le Douarec. Du mercredi au samedi à 20h, dimanche à 15h, matinées les 16, 23, 30 décembre à 15h, exceptionnellement le dimanche 31 décembre à 20h, relâche le 24 décembre. Au Vingtième théâtre, 7 rue des platrières, 75 020 Paris, M° : Ménilmontant. Places à 22 et 17¤. Tél. : 01 43 66 01 13


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