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Anniversaire littérraire : le 12 décembre 1907... naissait Christopher Fry

mardi 12 décembre 2006, par Pierre François


Christopher Fry (Bristol, 12/12/1907 – Chichester, 30/01/2005) a été le dernier dramaturge anglais à écrire en vers. De son vrai nom Christopher Harris, dit Kit. Il a pris comme pseudonyme le nom de jeune fille de sa grand-mère maternelle, qui aurait été de la famille d’Elizabet Fry, la réformatrice quaker des prisons de l’époque victorienne (son influence fut telle qu’il en résulte encore des associations Elisabetz Fry, www.elizabethfry.ca/ par ex.). Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’il a dans le même temps épousé la foi quaker au moins sur le point du pacifisme.

Avant la seconde guerre, il explique qu’il n’avait encore rien écrit sinon The boy with the cart et qu’il avait juste fait une pièce pour l’abbaye de Tewkesbury, appelée la Tour, que T.S. Eliot a alors vu en 1939… The Boy with The Cart est par ailleurs très influencé par Meurtre dans la cathédrale. C’est de cette époque que remonte le soutien de T.S. Eliot, nourri de leur désir de remettre de la poésie dans les pièces de théâtre, dont l’écriture était alors assez sèche. Car l’univers poétique est pour lui le langage dans lequel l’homme va à la découverte de son propre étonnement.

Toute son œuvre est imprégnée de spiritualité. Ses pièces dégagent une foi optimiste en Dieu et l’humanité. Il parle d’un monde dans lequel nous tenons en équilibre à la limite de l’éternité, un monde qui a des profondeurs et des ombres de mystère, et Dieu est loin d’être un commanditaire. Thor, with Angels lui a été commandé par le festival de Canterbury de 1948. The Boy with a Cart (1950), A Sleep of Prisoner (1951), The Dark Is Light Enough (1954), mais aussi les textes des films Ben Hur (1959), Barabbas (1962) ou La Bible (1966) sont autant de sujets religieux. 1950 est l’année durant laquelle trois de ses pièces (The Lady’s Not for Burning, avec les jeunes Claire Bloom et Richard Burton ; Venus Observed et The Boy with The Cart) et une de ses adaptations (Ring Round the Moon, d’après L’invitation au château de Anouilh, mise en scène par Peter Brook) sont jouées en même temps.

Vint l’époque où arriva l’école dite « kitchen-sink », avec Jonh Osborne, laquelle supplanta sa tentative de restauration de la versification dramatique. Il n’en continua pas moins à traduire Giraudoux (Lucrèce, qui devient Duel of Angels) ou Ibsen (Peer Gynt, d’après une autre traduction) avant de livrer encore A Yard of Sun (1970) et de continuer à écrire pour la radio et la télévision.

Il reste néanmoins celui que le critique Harod Hobson qualifiait de maître joaillier des mots ou que le comédien Sir Laurence Olivier disait être un sorcier des dialogues. Même si certains tenants du naturalisme des années 50 voyaient dans ses textes une pavane dévergondée de mots.

Comment néanmoins résister à des observations poétiques aussi pertinentes que : Je veux regarder la vie - pour les banalités de l’existence - comme si nous venions de tourner un coin et nous y étions heurtés pour la première fois ; La lune n’est rien qu’un aphrodisiaque circumambulatoire subventionné par Dieu pour mettre au monde plus de bébés que d’habitude ; La nature aime l’inachevé, car elle sait qu’en achevant son oeuvre, elle n’aurait plus de raison d’être ; Les influences les plus profondes sont celles dont on n’a pas conscience du tout ?

Sa pièce The Lady’s not for Burning (1948) donna lieu à une fronde au sein du cabinet Tchatcher lorsque la dame de fer voulut restreindre les dépenses publiques, et elle est encore régulièrement jouée.

Pierre FRANCOIS


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