Anniversaire littéraire : le 6 décembre 1870... mourait Alexandre Dumas père

Alexandre Dumas (Villers-Cotterêts, 24/07/1802 – Dieppe, 06/12/1870) est petit fils d’une esclave noire et fils d’un général héroïque qu’il admira autant qu’il le connut peu, allant jusqu’à en faire le modèle de Porthos. Pourtant il se voulait fruit de l’alliance révolutionnaire de la petite noblesse et du peuple.

Il est d’abord un homme à femmes (plus de 30 recensées), dès son adolescence. Puis un passionné de littérature qui se met à lire en autodidacte à partir de 1823, après des études médiocres. Avisé : il fréquente les salons et n’hésite pas à séduire Mélanie Waldor pour s’assurer d’un appui littéraire.

Père d’un fils (Alexandre, 24/07/1824) qui lui prêtera sa villa lors de sa dernière maladie et d’une fille (Marie-Alexandrine, 05/03/1831) qui tentait de dissimuler la déchéance de son père juste avant, il s’est toujours considéré comme dramaturge. De 1825 à 1837 il n’écrit que pour la scène. Et accède à la gloire le 10/02/1829 lorsque son drame romantique en prose Henri III et sa cour obtient un triomphe à la Comédie française, avec un an d’avance sur Hernani (25/02/1830). A la suite de revers, il passe à partir de 1833, aux récits de voyage, lesquels le préparent au roman. Son premier succès en la matière date de 1842, avec Le chevalier d’Harmental. Il ne se fixe définitivement pour le roman historique qu’après le succès des Trois mousquetaires (1844). C’est en 1844-1845 qu’ayant entamé une collaboration avec Auguste Maquet, il publie également Une fille du Régent, Le comte de Monte-Cristo, La reine Margot, Vingt ans après, Le chevalier de Maison rouge, La dame de Monsoreau. Les œuvres de Maquet seul -romanesques comme théâtrales– ne passeront néanmoins pas à la postérité. Dumas, quant à lui, a une puissance d’invention phénoménale : le Comte de Monte-Cristo a pour origine un fait réel rapporté en trois pages par Peuchet dans ses Mémoires de la Police.

Mais son théâtre fait faillite en 1850, et c’est là le début d’une longue descente aux enfers.

Selon Michelet, il a plus appris l’histoire au peuple que tous les professeurs d’histoire. Même si Flaubert s’amuse à faire noter ses erreurs par Pécuchet (Bouvard et Pécuchet, chap 5).

Pierre FRANCOIS