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Anniversaire : le 13 avril 1906 naissait... Samuel Beckett

samedi 31 mars 2007, par Pierre François


De passage à Dublin (Irlande), on peut toujours voir l’église Tullow dans laquelle a été baptisé Samuel Beckett, le vendredi saint de 1906. Pas question par contre de jeter un œil à la maison voisine, Cooldrinagh, où il naquit le 13 avril : c’est une propriété privée. On se console en passant devant le 6 Clare Street, atelier familial où il rédigea Murphy.

L’ Earlsford House School, où il est d’abord élève, dans le centre ville, n’existe plus.

De là, aller à Enniskillen, dans le comté le plus occidental de l’Ulster, où on trouve encore la Portora Royal School, sur Derrygonnelly Rd., école bilingue français-anglaise qu’il fréquente entre huit et treize ans. Si les qualités pédagogiques d’Alfred Le Peton, son directeur d’alors, sont discutées, ce dernier est aimé des enfants qu’il ouvre à un esprit de tolérance mutuelle. Et si le don pour le français de Samuel ne s’est pas encore révélé, le goût pour la lecture de ce bon joueur de rugby s’affirme alors. Puis il est, de 1923 à 1927, étudiant (affilié au club de cricket) à Trinity College. Il en ressort avec son Bachelor of Arts. C’est là aussi qu’en 1931 il enseigne six mois les langues romanes, aux numéros 39 et 40 de New Square. Mais démissionne : Enseigner, c’est s’exhiber, dit-il. Et encore : Je n’aimais pas enseigner, je n’aimais pas vivre en Irlande.

Puis partir à Belfast (R.U.), où il enseigne deux trimestres au Campbell College en 1928, avant d’être nommé lecteur de français à l’École Normale Supérieure de Paris. Là, il fait la connaissance de James Joyce, découvre Proust – qui est pour lui un pur sujet presque exempt de cette souillure qu’est la volonté – Breton, Eluard, mais aussi Pétrarque et Dante. Rue d’Ulm se trouvent alors Sartre, Nizan et Merleau-Ponty. La confrontation de l’univers bigot et strict qu’il avait reçu en héritage avec la liberté intellectuelle foisonnante qu’il rencontre à Paris alimente sa crise intérieure.

Après sa démission de Trinity College, il vit de petits boulots (cours de tennis, traductions) et loge dans des galetas londoniens. En 1937, il trouve une chambre à Paris, qu’il ne quitte parfois que pour aller voir sa mère à Dublin. Il s’y trouve lors de la déclaration de guerre. Mais décide de revenir et d’entrer dans la Résistance. Pisté par la Gestapo, il se réfugie à Roussillon (Vaucluse) comme ouvrier agricole chez un vigneron, où sa thérapie du soir consiste à écrire Watt. La maison qu’il quitte en 1945 a été achetée par l’association La maison Samuel Beckett dans les années 90. Elle y organise diverses activités.

Après guerre, mettant en pratique ses thèses, il vit dans une thébaïde, au 38 du boulevard Saint Jacque (Paris). Je peux seulement dire combien je n’ai rien à dire, explique celui qui par ailleurs estime que ses personnages lui ont fait perdre son temps quand il fallait parler seulement de moi, afin de pouvoir me taire. Devant le purgatoire infernal qu’est le monde pour ce chercheur d’absolu sans sentiment religieux, et dont l’oeuvre est une question de sons fondamentaux rendus aussi pleinement que possible.

Pierre FRANCOIS

Renseignements complémentaires sur : www.unice.fr/AGREGATION/becket .html, www.regards.fr, www.lemonde.fr, agora.qc.ca/, www.humanite.fr, www.grasset.fr, www.beckett-roussillon.com, www.lepetitjournal.com, wikipedia, http://samuelbeckett.mes-biographies.com/biographie-Samuel-Barclay-Beckett.html


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