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Littérature : Anniversaire de la naissance d’Alfred Capus (25/11)

dimanche 26 novembre 2006, par Pierre François


Fils d’un avocat marseillais, Alfred Capus (Aix en Provence, 25/11/1857 – Neuilly sur Seine, 01/11/1922) échoue à Polytechnique, entre aux Mines (qu’il quitte), devient dessinateur industriel puis journaliste, sous le pseudonyme de « Graindorge ». Il rejoint « Le Figaro » en 1894, dont il devient rédacteur en chef en 1914.

Parallèlement à sa vie professionnelle il écrit, pour la littérature romanesque, mais surtout le théâtre. Brignol et sa fille est un succès. On lui compte plus de trente pièces mettant en scène les mœurs de la Belle Epoque, dont certaines en collaboration avec Vonoven, E. Arène, L. Descaves ou A. Allais). Ses contemporains retinrent comme de grands succès Les Maris de Léontine, M. Piégeois, La Veine, Les deux écoles. Son aptitude aux répliques courtes et percutantes le rendit célèbre y compris outre-mer. L’adversaire fut jouée à Londres sous le titre The man of the moment. Le site américain www.love-making-tips.com retient de celui qui intégra l’Académie au troisième essai (et après que le guéridon se fut mis à frapper frénétiquement quand on lui demanda au bout de combien de demandes il y entrerait) : « Il y a des femmes qui n’aiment pas faire souffrir plusieurs hommes à la fois et préfèrent s’appliquer à un seul : ce sont les femmes fidèles ».

Mais citons encore : « C’est surtout quand les journées paraissent longues que les années passent vite », « ce ne sera pas un des moindres paradoxes de notre époque que d’avoir rêvé le règne de la justice là où régnait déjà l’argent », « ce qui est grave dans un ménage, c’est que l’un des deux époux aime et que l’autre n’aime pas. Mais s’ils ne s’aiment ni l’un ni l’autre, ils peuvent être très heureux », « Dans la vie on fait ce qu’on peut. Le malheur, c’est qu’on peut faire beaucoup de bêtises », « Epouser une femme qu’on aime et qui vous aime, c’est parier avec elle à qui cessera le premier d’aimer », « Il est arrivé !...— oui, mais dans quel état ! », « Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas », « Il vaut mieux dater d’un siècle que d’une saison », « Il y a de mauvais conseils que seule une honnête femme peut donner », « Ils ne sont pas heureux, ils sont immobiles, ce qui est très différent », « J’étais né pour rester jeune, et j’ai eu l’avantage de m’en apercevoir le jour où j’ai cessé de l’être », « Je considère le suicide comme une lâcheté : c’est un duel avec un adversaire désarmé », « L’autre jour, nous nous rendions au restaurant, un ami et moi, quand nous vîmes un malheureux étendu sur le bord de la route. Personne n’avait songé à lui porter secours. Eh bien, quand nous sommes sortis du restaurant, il était toujours là ». Etc, etc…

Cet homme d’esprit marqua tant son époque que Robert de Flers dit de son répertoire de comédies qu’il était « l’un des orgueils les plus certains et les plus rares de la scène française ». Et qu’Édouard Estaunié le présentait comme "un philosophe bienveillant et dont l’ironie fréquemment incisive mais jamais désolante se dissipe en sourire". Tandis que Jules Lemaître estimait que son roman Qui perd gagne était « presque un chef-d’œuvre »

Pierre FRANCOIS


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