holybuzz
Accueil du site > Art et Culture > Festival off d’Avignon : bilan mosellan

Festival off d’Avignon : bilan mosellan

samedi 1er septembre 2007, par Pierre François


La Moselle a envoyé au festival « off » d’Avignon autant de troupes que le Japon, et moins que la Roumanie. Pourquoi les trois représentantes mosellanes y sont-elles allé ? Quel bilan en tirent-elles ? N’y avait-il qu’elles à être originaires de la région ?

Tout compris, un déplacement sur le festival « off » d’Avignon coûte en moyenne quarante mille euros pour chacune des 756 troupes présentes. Cette année, chacune des 20460 représentations a été vue en moyenne par 33 spectateurs. On mesure le risque financier pris lorsqu’on sait que le bouche à oreille crée de l’affluence vers quelques salles et vide les autres, les compagnies louant presque toujours ces dernières à un prix fixe quel que soit le nombre de spectateurs présents.

Participer au festival « off » d’Avignon est donc une décision qui se mûrit d’autant plus sérieusement que les achats de spectacles se font souvent en sautant par dessus la saison immédiatement à venir, dont la programmation est bouclée. Pourtant, c’est une aventure qui est perçue comme un passage obligé pour la plupart des troupes.

Certes, les trois troupes mosellanes sont venues pour vendre leur spectacle, et ont bénéficié de la forte hausse de fréquentation de la part des professionnels : 1027 programmateurs sont venus, soit 40% de plus que l’an dernier.

Mais chacune a un motif plus spécifique. La compagnie Lavifil (1) voulait se faire repérer comme apte à monter un spectacle adulte alors qu’elle est connue pour des pièces jeune public.
Inversement la Compagnie la S.O.U.P.E. y présentait son premier spectacle de marionnettes-objets et voulait toucher des réseaux différents du sien, notamment au sud de la Loire. A voir « Derrière la porte », on pourrait croire que les comédiennes ont toujours été au contact des tout petits…
Enfin, la Compagnie Coup de théâtre voulait assurer à ses créations une espérance de vie supérieure à celle qui est la leur quand elles ne tournent que dans l’Est et jouer sur un temps assez long pour pouvoir encore perfectionner son spectacle « Malade !!! ». C’est une version du « Malade imaginaire » épurée, même si toutes les répliques sont de Molière. Et le fait qu’il s’agisse de marionnette (criante de vérité, notamment pour les scènes de soins) ne signifie aucunement que ce travail soit à destination des jeunes.

Si on leur demande de tirer un bilan de leur venue, chacune affiche sa satisfaction, pour des raisons différentes.
Pour cette comédienne de Lavifil, la bonne surprise a été l’entr’aide qui existe entre les troupes, pourtant toutes en situation de concurrence acharnée. Et de voir passer 40 programmateurs, fruit de contacts noués dès la fin de 2006. Enfin l’accueil du public et la qualité des rencontres l’ont touchée.
Cette dernière observation est partagée par la Compagnie Coup de Théâtre, qui ajoute à ce bonheur l’excellente organisation du lieu où elle joue. Prix de location de salle inférieur de moitié aux autres sites, prise en charge de la billetterie, dispense de devoir monter et démonter : la condition selon laquelle il faut arriver avec tout le matériel semble légère en regard de l’avantage de pouvoir jouer deux fois par jour, donc rentrer dans ses frais. Un reportage de France 2 au premier jour du festival les a aussi aidé. Et la troupe a la satisfaction d’avoir vu passer un programmateur local qui depuis 15 ans n’avait pas le temps d’aller les voir au pays, de même que d’obtenir deux dates dès la saison prochaine.
La Compagnie la S.O.U.P.E. a aussi vu passer des programmateurs et eu des contacts sérieux en dehors de sa zone habituelle. Elle est parvenue par ailleurs à passer à travers la location d’une salle, ce qui paradoxalement ne lui permettra pas de rentrer dans ses frais : les centres de loisirs avignonnais qui font le gros de la clientèle de ce lieu bénéficient de tarifs spéciaux. Par contre il est si bien identifié par le public qu’il est inutile de distribuer des tracts, ce qui laisse du temps pour aller voir le travail des autres et réduit d’autant les coûts.

La nécessité d’aller au-devant du public, en organisant des parades ou en donnant des tracts, de préférence en plein soleil, fait partie des épreuves qu’ont à affronter les comédiens. C’est ce qui a été le plus dur pour les comédiens de Lavifil, qui voyaient la fréquentation baisser dès qu’ils se dispensaient de ce travail. A quoi ils ont dû ajouter le fait de ne voir que trois journalistes durant tout le festival. Cette jeune troupe a aussi découvert la nécessité de devoir monter et démonter le décor en quinze minutes avant et après le spectacle, ce qui est assez stressant.
Pour la compagnie La S.O.U.P.E., la tension était plutôt dans le fait de jouer devant tant de professionnels.
Quant à Françoise Giaroli, qui vient pour la troisième fois en Avignon, elle est encore dans le bonheur de ses contacts et de faire une opération blanche.

Pierre FRANCOIS

1 Message

  • Festival off d’Avignon : bilan mosellan

    18 novembre 2011 19:08, par Rioicky
    Cela coute très cher de vouloir se produire à Avignon. A moins de connaitre du monde sur place, cela permet d’économiser les frais d"hébergement. On a eu de la chance une année. Un magicien Avignon a eu la délicatesse de nous laisser son appartement.

Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette