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Vers une importante avancée théologique de l’église ?

mercredi 6 février 2008, par marvel


Depuis le début du XX° siècle, il est difficile d’enseigner publiquement, en ce qui concerne le salut, une partie importante de la grande synthèse de saint Thomas d’Aquin. En effet, un dogme nouveau, non connu à l’époque de saint Thomas, rappelé par le Concile Vatican II rendait caduques des pans importants de sa théorie des fins dernières de l’homme (eschatologie). Voici ce dogme : Citation : « Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal » (Gaudium et Spes n° 22, 5, trad. officielle). Ce texte ne fait que reprendre des dogmes solennels plus anciens : Citation : "Dieu qui veut que tout homme soit sauvé... propose à tous son salut... ce qui ne signifie pas que tous l’acceptent..."

Ceci rend évidemment caduque l’ancienne théorie, datant de saint Augustin, parlant de la damnation d’enfants morts sans baptême (donc sans que le salut leur ait été au moins proposé), ou de païens morts dans l’ignorance du salut. Depuis ce nouveau dogme, l’Eglise appelle les théologiens à chercher quel est ce moyen « que Dieu connaît, et par lequel il offre à tous la possibilité d’être associé au mystère pascal ». Or voici que dans sa dernière encyclique (Spe salvi), le pape site et met à la lumière une hypothèse dont on trouve la mise en forme ici (http://eschatologie.free.fr) : Il s’agit tout simplement de l’hypothèse d’une dernière rencontre avec le Christ glorieux à l’heure de la mort (à la onzième heure de cette vie)

Voici l’extrait de Spe salvi :

Citation : 47. « Certains théologiens récents sont de l’avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec Lui est l’acte décisif du Jugement. Devant son regard s’évanouit toute fausseté. C’est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s’écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l’impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation certainement douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c’est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d’être totalement nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce : notre façon de vivre n’est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l’amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l’amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c’est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ.[39] Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu’il est justice que parce qu’il est grâce. S’il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l’histoire et face à Dieu lui-même. S’il était pure justice, il pourrait être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur. L’incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l’une à l’autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté : nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d’espérer et d’aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1). »

Il est clair que si les tous les hommes se voient prêcher l’Evangile à la onzième heure de cette vie, si cette prédication se fait dans une parfaite lumière, alors la totalité des dogmes de l’Eglise devient clair. On comprend mieux pourquoi l’enfer est un choix libre et éternel car posé dans une parfaite lucidité et maîtrise de soi (un blasphème contre l’Esprit).

Cette hypothèse est certes nouvelle. Mais elle n’est pas étrangère à certains saints du XX° siècle. Sainte Faustine, par exemple, l’a vue se réaliser en acte : Citation : « J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur, nous croyons que tout est perdu, mais il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable ! Mais horreur ! il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment, rejettent cette grâce et la dédaigne. C’est déjà le moment même de l’agonie. Mais Dieu, dans sa miséricorde, donne à l’âme dans son for intérieur ce moment de clarté. Et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu. Mais parfois, il y a des âmes d’une telle dureté de cœur qu’elles choisissent consciemment l’enfer. Elles font échouer non seulement toutes les prières que d’autres âmes dirigent vers Dieu à leur intention, mais même aussi les efforts divins. »

Pour lire un Traité des fins dernières structuré autours de cette hypothèse : http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/5supplementneohomistefinsdernieres.zip Ou sous forme vivante d’un ouvrage adapté à tous : http://www.docteurangelique.com/titres.htm

Arnaud Dumouch via Marvel


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