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Le linceul vu par les mystiques

lundi 3 mai 2010, par marvel


Le linceul de Turin est présenté à notre vénération ces jours-ci et jusqu’au 23 mai. Le Pape Benoît XVI y était le 2 mai et en ce moment les reportages et les débats se multiplient autour de l’origine et de l’authenticité de cette relique. Le débat scientifique invoque, et c’est normal, l’analyse du tissu et les sources historiques. Cependant les hommes de foi peuvent aussi avoir recours à la tradition. Je me suis donc penché sur les textes mystiques pour voir si le St Suaire est évoqué dans diverses visions.

Maria Valtorta

Commençons par les sources les plus précises : je penses donc aux visions de Maria Valtorta qui ont été à l’origine de découvertes archéologiques et à la précision tout à fait étonnante.

Nous avons une vision précise de l’embaumement du Christ à la fin du Tôme 9 de l’évangile selon Maria Valtorta

"Auparavant ils l’ont soulevé pour nettoyer aussi la table de pierre sur laquelle ils posent le linceul, qui pend de la tête du lit. (...) Après l’avoir enduite avec soin, de manière que les traits disparaissent sous la couche d’onguents, ils lient le menton avec une bande pour maintenir la bouche fermée. Marie gémit plus fort. Puis ils soulèvent le côté du Linceul qui pend et le replient sur Jésus. Il disparaît sous la grosse toile du linceul. Ce n’est plus qu’une forme couverte par une toile.

Joseph regarde que tout soit bien en place et appuie encore sur le Visage un suaire de lin et d’autres linges, qui ressemblent à de courtes et larges bandes rectangulaires, qui vont de droite à gauche, au-dessus du Corps et tiennent en place le Linceul, bien adhérent au Corps. Ce n’est pas le bandage que l’on voit dans les momies, ni même dans la résurrection de Lazare. C’est un embryon de bandage. Jésus désormais est annulé. Même sa forme est confondue sous les linges. Cela ressemble à un long paquet de toile, plus étroit aux extrémités et plus large au milieu, appuyé sur la pierre grise."

Il faut le distinguer du Voile de Véronique, dont voici l’origine :

"Sur le Calvaire... J’ai vu le Sauveur en cet état... J’avais préparé le voile des reins pour qu’il ne se serve pas des chiffons des bourreaux... Mais il était tout en sueur, avec du sang dans les yeux, et j’ai pensé le Lui donner pour qu’il s’essuie. Et Lui l’a fait... Et il m’a rendu le voile. Je ne m’en suis plus servie... Je voulais le garder comme relique avec sa sueur et son sang. (...) Revenue à moi, j’ai voulu baiser ce voile et j’ai vu... Oh !... Il y a dessus le visage du Rédempteur !..." Voile qui sera ensuite remis à la Vierge Marie le soir du vendredi saint : " Nique ne dit pas un mot, mais elle ouvre le coffre, en tire le voile, le déplie. Et le Visage de Jésus, le Visage vivant de Jésus, le Visage douloureux et pourtant souriant de Jésus, regarde la Mère et lui sourit."

Le linceul, en plus de celui qui a servit à transporter le corps de Jésus depuis la Croix, sera ensuite, après l’ascension, remis lui aussi à Marie par Joseph, Nicodème et Lazare : "Mais ceci aussi est un de ses vêtements, son dernier vêtement. 246> C’est le Linceul propre dans lequel fut enveloppé le très Pur après la torture et — bien que rapide et relative — et la purification de ses membres souillés par ses ennemis, et l’embaumement sommaire. Joseph, quand Lui ressuscita, les retira tous les deux du Tombeau et les porta chez nous, à Béthanie, pour empêcher qu’ils ne soient soumis à des profanations sacrilèges. (....) Pour les Linceuls, ensuite, j’ai pensé, d’autant que je ne suis plus hébreu et donc plus sujet à l’interdiction du Deutéronome sur les sculptures et représentations, de faire, comme je sais le faire, une statue de Jésus Crucifié — j’emploierai un de mes cèdres géants du Liban — et de cacher à l’intérieur un des Linceuls, le premier, si toi, Mère, tu nous le rends. Cela te ferait toujours trop de mal de le voir, parce que sur lui sont visibles les immondices avec lesquelles Israël a frappé de manière sacrilège le Fils de son Dieu. En outre, certainement par suite des secousses reçues dans la descente du Golgotha, secousses qui déplacèrent continuellement sa tête martyrisée, l’image est si confuse qu’il est difficile de la distinguer. Mais pour moi cette toile, bien que l’image soit confuse et qu’elle soit souillée, m’est toujours chère et sacrée parce que sur elle il y a toujours de son sang et de sa sueur. Cachée dans cette sculpture, elle sera sauvegardée, car aucun israélite des hautes classes n’osera jamais toucher une sculpture. Mais l’autre, le second Linceul qui fut sur Lui depuis le soir de la Parascève jusqu’à l’aurore de la Résurrection, doit te revenir. Et — je t’en avertis, pour que tu ne sois pas trop émue en la voyant — et sache que plus les jours ont passé et plus sa figure est apparue nettement, comme elle était après qu’on l’a eue lavée. Quand nous l’avons enlevée du Tombeau elle paraissait avoir simplement conservé l’empreinte de ses membres couverts par les huiles auxquelles s’étaient mêlées des traces de sang et de sérosités venant des nombreuses blessures. Mais, ou bien par un processus naturel, ou, ce qui est bien plus certain, par une volonté surnaturelle, un de ses miracles pour te donner une joie, plus le temps avançait, plus l’empreinte devenait précise et claire. Il est là, sur cette toile, beau, majestueux, bien que blessé, serein, paisible, même après tant de tortures. (...) ils déroulent lentement la longue toile. On voit d’abord la partie dorsale, en commençant par les pieds, puis, après la quasi jonction des têtes, la partie frontale. 248> Les lignes sont bien claires, et claires les marques, toutes les marques de la flagellation, de la Couronne d’épines, frottements de la croix, contusions des coups qu’il a reçus et des chutes qu’il a faites, et les blessures des clous et de la lance." Un peu plus loin, Marie remet à Nicodème le premier linceul qui porte une image floue et qui aurait été caché ensuite dans une statue en bois par Nicodème.

Le linceul gardé par Marie et le voile de Nique seront après l’Ascension conservés et vénérés dans un coffre dont la Vierge Marie sera la gardienne "A l’intérieur du coffre il y a une séparation horizontale qui le divise en deux compartiments. 231> Dans le compartiment inférieur il y a un calice et un plat de métal. Dans le compartiment le plus élevé, au milieu, le calice qui a servi à Jésus à la Dernière Cène et pour la première Eucharistie, les restes du pain partagé par Lui, déposés sur un petit plat précieux comme le calice. A côté du calice et du petit plat qui est posé dessus, il y a d’un côté la couronne d’épines, les clous et l’éponge. De l’autre côté un des Linceuls enroulé, le voile avec lequel Nique avait essuyé le visage de Jésus, et celui que Marie avait donné à son Fils pour qu’il s’enveloppe les reins. " On lit bien ici qu’il y avait d’une part le linceul et d’autre part le voile de Nique dans relique.


Catherine Emmerich (bienheureuse)

Grande mystique, béatifiée par Jean-Paul II en 2004, Catherine Emmerich a eu aussi des visions de la vie et de la passion, qui nous ont été relatées et sans doute "améliorées" par Brentano. Voyons ce qu’elle nous dit du linceul.

"Je vis encore un autre grand drap déployé. On plaça le corps du Sauveur sur la pièce d’étoffe à jour, et quelques-uns des hommes tinrent l’autre drap étendu au-dessus de lui. Nicodème et Joseph s’agenouillèrent, et sous cette couverture, enlevèrent le linge dont ils avaient entouré les reins du Sauveur lors de la descente de croix ; après quoi ils ôtèrent la ceinture que Jonadab, neveu de saint Joseph, avait apportée à Jésus avant le crucifiement. (...) Ils placèrent ensuite sous ses hanches un drap d’une aune de large sur trois aunes de long, remplirent son giron de paquets d’herbes telles que j’en vois souvent sur les tables célestes, posées sur de petits plats d’or aux rebords bleus (1), et ils répandirent sur le tout une poudre que Nicodème avait apportée. Alors ils enveloppèrent la partie inférieure du corps et attachèrent fortement autour le drap qu’ils avaient placé au-dessus. (...) Marie s’agenouilla près de la tête de Jésus. posa au-dessous un linge très fin qu’elle avait reçu de la femme de Pilate, et quelle portait autour de son cou, sous son manteau ; puis, aidée des saintes femmes, elle plaça, des épaules aux joues, des paquets d’herbes, des aromates et de la poudre odoriférante ; puis elle attacha fortement ce linge autour de la tête et des épaules. "

Et elle complète à ce sujet : "Comme tous entouraient le corps de Jésus et s’agenouillaient autour de lui pour lui faire leurs adieux, un touchant miracle s’opéra à leurs yeux ; le corps sacré de Jésus, avec toutes ses blessures, apparut, représenté par une empreinte de couleur rouge et brune, sur le drap qui le couvrait, comme s’il avait voulu récompenser leurs soins et leur amour, et leur laisser son portrait à travers tous les voiles dont il était enveloppé. Ils embrassèrent le corps en pleurant et baisèrent avec respect sa merveilleuse empreinte. Leur étonnement fut si grand qu’ils ouvrirent le drap, et il s’accrut encore lorsqu’ils virent toutes les bandelettes qui liaient le corps blanches comme auparavant, et le drap supérieur ayant seul reçu cette miraculeuse image. Le côté du drap sur lequel le corps était couché avait reçu l’empreinte de la partie postérieure, le côté qui le recouvrait celle de la partie antérieure ; mais pour avoir cette dernière dans son ensemble, il fallait réunir deux coins du drap qui avaient été ramenés par-dessus le corps. Ce n’était pas l’empreinte de blessures saignantes, puisque tout le corps était enveloppé et couvert d’aromates ; c’était un portrait surnaturel, un témoignage de la divinité créatrice résidant toujours dans le corps de Jésus. J’ai vu beaucoup de choses relatives à l’histoire postérieure de ce linge, mais je ne saurais pas les mettre en ordre. Après la résurrection il resta avec les autres linges au pouvoir des amis de Jésus. Une fois je vis qu’on l’arrachait à quelqu’un qui le portait sous le bras ; il tomba deux fois aussi entre les mains des Juifs et fut honoré plus tard en divers lieux. Il y eut une fois une contestation à son sujet : pour y mettre fin, on le jeta dans le feu ; mais il s’envola miraculeusement hors des flammes, et alla tomber dans les mains d’un chrétien. Grâce à la prière de quelques saints personnages, on a obtenu trois empreintes tant de la partie postérieure que de la partie antérieure par la simple application d’autres linges. Ces répétitions, avant reçu de ce contact une consécration que l’Eglise entendait leur donner par là, ont opéré de grands miracles. J’ai vu l’original, un peu endommagé et déchiré en quelques endroits, honoré en Asie chez des chrétiens non catholiques. J’ai oublié le nom de la ville. qui est située dans un pays voisin de la patrie des trois rois. J’ai vu aussi, dans ces visions, des choses concernant Turin, la France, le pape Clément 1er l’empereur Tibère, qui mourut cinq ans après la mort du Sauveur : mais j’ai oublié tout cela."


Marie d’Agréda (vénérable)

" Pour recevoir le corps sacré, la mère des douleurs se mit à genoux et étendit ses bras avec un linceul déployé. (...) Après avoir accompli ce devoir, saint Jean et Joseph prièrent la Vierge mère de permettre qu’on donnât la sépulture au divin corps ; et après l’avoir embaumé, ils le placèrent dans un linceul pour le porter au sépulcre."


Si vous connaissez d’autres textes et d’autres sources, n’hésitez pas à me les communiquer pour que je complète ce dossier.

Marvel http://twitter/holyb


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