Spectacle musical : Le pianiste aux 50 doigts

« Le pianiste aux 50 doigts » [1]est un concert magnifique ! Bien sûr, il est structuré par un récit qui fait plus qu’introduire chaque morceau et qui lui donne une gravité certaine (la reconnaissance du talent de Cziffra n’est arrivée que fort tard et après une vie difficile), mais on reste quand même dans le registre du concert interprété par une pointure – Pascal Amoyel – qui fut élève et proche du maître au point d’être considéré comme un de ses héritiers spirituels.

Sans doute du fait de cette proximité, on sent l’émotion de l’interprète et son désir de rendre hommage à celui qui a su l’accueillir, puis le mener – souvent plus par le regard que par les mots, rappelle l’intéressé – sur le chemin de la musique. Le dossier de presse mentionne que peu à peu, sur scène, l’un et l’autre fusionnent. C’est exact et c’est paradoxalement le seul reproche que l’on fera au spectacle : par moment, on ne sait plus si l’épisode rapporté concerne la vie de l’un ou de l’autre.

Pour qui aime Liszt ou Chopin, il suffit de savoir que l’interprétation en 2009 des Funérailles du premier par Pascal Amoyel a été considérée comme l’une des quatre références historiques et qu’il a reçu en 2010 le Grand prix du disque décerné par la société Fryderyk Chopin à Varsovie pour son intégrale des Nocturnes. Que dire de plus, si ce n’est que cette heure et demie magique qui devait cesser à la fin de l’année est prolongée jusqu’au 15 janvier...

Pierre FRANCOIS