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Musique : Planètes musiques 2011

mardi 29 mars 2011, par Pierre François


Pour la onzième édition du festival « Planètes musiques » organisée par la fédération des Associations de Musiques et Danses Traditionnelles (F. A. M. D. T.) et la Maison de la musique de Nanterre, l’accent est plus que jamais mis sur les musiques d’ailleurs, à l’occasion de « 2011, année des outre-mer » [1].

On y verra ainsi Danyel Waro, lauréat du Womex Artist Award 2010 (plus haute distinction mondiale en matière de musiques du monde) mettre sa puissance et son émotion au service du chant créole et de la langue mayola, lors d’un de ses très rares concerts solo.

Son fils, Sami Pageaux Waro, sera aussi là avec Luc Joly (tous deux forment le groupe Lo Griyo). Ils proposent une musique hybride, au confluent du son mayola et du jazz.

Également en provenance de La Réunion, le Trio Lacaille composé du père accompagné par sa fille et son fils proposera un nouveau spectacle mêlant ses propres chansons avec des compositions créoles anciennes.

Mais « Planètes Musiques » ne s’intéresse pas qu’à défendre le patrimoine immatériel et les sons d’outre-mer. Sa promotion de la diversité culturelle, il l’exerce aussi à travers d’autres groupes tout aussi professionnels, aux réelles qualités scéniques et créatives. Car la tradition n’est pas répétition ou uniformisation, elle est l’ingrédient indispensable pour aboutir à une musique moderne loin de toute standardisation.

On y entendra donc aussi des groupes comme l’ « Orchestre National de Barbès », qu’on ne présente plus. Dans une veine différente, le poitevin Christian Pacher explore les sentiers de ses souvenirs d’enfance. Les bretons du groupe « Olli&Mood » quant à eux partent de chants religieux indiens (« bhajans »), parfois présentés dans le style de « Bollywood », et de compositions plus traditionnelles. À faire le grand écart culturel, il y a encore « Oneira », sextet qui, autour du percussionnistes du célèbre « trio Chemirani », mélange toutes les mélodies méditerranéennes.

Le « Choc des électrons libres » se contente, si l’on puit dire, de fusionner la créativité des « Niou Bardophones » bretons et de la « Familha Arthús » gasconne... Beaucoup plus sage, « le Bus rouge » est une joyeuse fanfare lyonnaise qui explore les thèmes d’antan du Massif Central et du Languedoc, tandis que Michel Aumont et son septet « Le grand orchestre armorigène » insufflent des sangs exotiques à la musique bretonne.

Une mention particulière doit être faite pour le groupe « Têtes de chien ». Ce dernier s’empare (comme tout le monde) de nos chants de tradition orale et les réinvente dans un style surprenant qui n’hésite pas à flirter avec la polyphonie ou les mélodies d’opéra. Logique : le fondateur du groupe, premier prix de clarinette et de musique de chambre, a aussi été chef de chœur de la maîtrise de Notre-Dame. Parmi ses complices, on trouve encore un chanteur lyrique, quand ce n’est pas quelqu’un qui a commencé sa carrière comme petit chanteur de Saint-Germain-des-prés. Les autres sont au confluent de la musique et du théâtre, ce qui met plus de vie sur scène que quand on a affaire à des chanteurs purs et simples... On a là un mélange de musique orale et de maitrise technique classique assez unique, au résultat très séduisant.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Planètes musiques », du 7 au 9 avril, tél. : 3992, billetterie@mairie-nanterre.fr, www.nanterre.fr/Envies/Culture, Réseau Fnac


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