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L’ultralibéralisation du modèle familial

vendredi 11 janvier 2013, par marvel


Le terme mariage pour tous est juste un slogan mensonger, un emballage publicitaire pour endormir les consciences. En effet si le mariage était vraiment “pour tous”, il serait aussi pour les handicapés mentaux ou pour les frères et les soeurs. Ce n’est pas ce que prévoit la loi, ni les défendeurs de ce slogan. Le mariage entre frère et soeur n’est visiblement pas envisagé pour des questions morales (que j’approuve !), prouvant par la même que l’argument principal : “j’ai le droit d’épouser qui j’aime” ne tient pas puisqu’il n’est même pas généralisé par ceux qui le soutiennent. Ce n’est qu’un bon sentiment qu’on agite pour ne pas discuter du fond. (précisions : ce qui précède ne suppose en rien que les pratiques homosexuelles sont comparables à une maladie mentale ou un désir incestueux, mais que l’on discute de supprimer un interdit sans considérer les autres et donc que l’argument d’égalité ne tient pas).

Notons aussi la malhonnêteté de la méthode qui consiste à partir de cas particuliers, à chercher à faire jurisprudence puis à transformer cette jurisprudence en loi générale. Parce qu’il y a des couples homosexuels qui élèvent des enfants, il faudrait faire de cette situation un cas général, une situation modèle et transformer le mariage civil. On se situe toujours au niveau du cas particulier, on le grossit médiatiquement et affectivement, pour faire passer des lois qui portent une vision idéologique cachée à l’argumentation. On refuse de prendre la problématique d’en haut en considérant les visions de la société et de l’homme qui s’opposent. Et quand on essaie de le faire, un pseudo-argument casse immédiatement le débat : “homophobe”.

Si on tient à prendre le problème par en bas et partir des cas particuliers, il y aurait moyen de répondre beaucoup plus simplement aux problématiques que rencontrent les couples homosexuels sans s’embarquer pour autant dans une refondation sociétale hasardeuse, basée sur des idéologies manipulatrices. Il faudrait mettre en place une pension de réversion pour les personnes pacsées, créer un statut de beau-parent et autoriser les powerpoint pourris lors des fêtes de pacsage… Je crois qu’on a fait le tour du problème. Ah si, pour ceux qui voudraient un enfant… et bien il faut aujourd’hui un homme et une femme pour cela. Qu’on le dissimule par l’intervention d’un médecin et d’une banque du sperme n’y change rien.

Pour revenir au fond, ce qui fonde le mariage et sa valeur particulière, c’est la rencontre de la différence, de la complémentarité homme-femme. Le projet de loi sur le “mariage pour tous” est bien une loi alterophobe : elle refuse la prééminence donnée à la rencontre des différences, la valeur attribuée à l’altérité plutôt qu’à l’uniforme. La différence sexuelle est une richesse particulière, elle est le moteur même de la procréation et c’est une profonde hypocrisie que de vouloir le dissimuler. Il est pour le moins paradoxal et archaïque, en 2012, d’enlever du mariage l’obligation de parité !

Il faut démasquer dans ce projet, l’instrumentalisation qui est faite des personnes homosexuelles par une idéologie ultralibérale. En effet, ce qui est en jeu, c’est bien d’étendre un peu plus le choix de l’individu au détriment de structures et de contraintes sociales. L’idéologie portant cette loi, c’est que la construction des relations familiales et les liens issus la procréation doivent s’ouvrir à un marché plus large sur de nouvelles formes, les plus ouvertes possibles et sans contraintes. Que des personnes vivant une relation homosexuelle souhaitent la vivre dans la durée, dans l’engagement et avec une sécurisation sociale, c’est positif, de l’ordre de la responsabilité plutôt que du droit individualiste. Mais si pour cela, il faut démonter la parentalité, nier le rôle complémentaire de l’homme et de la femme dans la procréation et dans la parentalité, ouvrir la boite de pandore d’un droit à l’enfant au détriment du droit de l’enfant, alors on a l’effet inverse : on détruit une institution qui protège le plus faible, on efface un repère structurant de la société.

Dès que le droit à l’enfant commencera à être mis en place, il n’aura de cesse de se développer et bénéfiera de toute la puissance du marché et de la technologie qui ne manquent aucun occasion d’étendre leur terrain d’action. On verra dans l’avenir combien d’effort seront faits pour permettre à des personnes de même sexe de procréer quitte à utiliser toutes les ressources de la technoscience dans une vision prométhéenne de l’homme. Qui pourra refuser à un couple d’homme, ou à un homme seul de pouvoir concevoir et élever un enfant ? Dire qu’un homme est probablement moins une bonne mère qu’une femme est sans doute éminemment homophobe ? On passera par la PMA, les mères porteuses, l’homogenèse, puis l’ectogenèse viendra rendre tout cela très propre : plutôt que de louer le ventre d’une femme, on confiera cela à une machine.

Sous des apparences de générosité, d’ouverture et de tolérance, on fait un pas de plus dans la direction de la marchandisation du corps et de la vie, de l’industrialisation de l’humain, de l’administration et des technologies au service de l’individualisme. C’est bien une vision ultralibérale, transhumaniste et individualiste qui émerge au final de ces perspectives.


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