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Théâtre : Vincent Depaul, serviteur des pauvres

jeudi 6 décembre 2012, par Pierre François


Saint Vincent de Paul est dans l’imaginaire social de la même famille que Mère Térésa ou l’Abbé Pierre. Et le nombre de ceux qui s’inspirent de son message est incalculable. Jusqu’à cette troupe d’amateurs, qui a accompli un travail salué épar les Lazaristes eux-mêmes.

« Vincent Depaul, serviteur des pauvres » [1] est certes un spectacle militant, mais cela n’empêche pas le rôle principal d’être tenu par Pierre Buntz, un des comédiens qui jouaient dans un « Misanthrope » qui a rencontré le succès l’an dernier au Lucernaire. Il a également assuré la mise en scène et l’écriture de l’œuvre. Et si parfois les dialogues peuvent paraître un peu plus écrits qu’oraux, c’est que le texte ne s’appuie que sur une documentation de première main trouvée dans les archives des Lazaristes. Le débat est donc ici moins de comparer cette pièce à une autre, au budget professionnel et se déroulant dans un décor mobile et choisi, que d’admirer la volonté de fidélité qui la caractérise, autant dans la recherche des sources documentaires que dans le jeu.

Les vincentiens eux-mêmes en apprennent sur le pionnier qui a inspiré tant d’œuvres, jusqu’aux mouvements contemporains – masculins comme féminins – qui se réclament de lui. Sans doute est-ce là son premier mérite que d’évangéliser ceux qui ont à cœur de porter la mission en toute solidarité avec leurs frères humains.

L’humilité du personnage est ce qui a le plus touché... l’équipe des comédiens. Du coup – contagion ? – ils ont voulu à leur façon se mettre eux-aussi au service de Saint Vincent de Paul, pour être mieux aux service des autres. Une de leurs grâces a été d’avoir comme collaborateurs des clercs qui ont su apporter leur pierre à l’édifice sans empiéter sur le domaine de la création artistique.

La façon dont ils ont présenté le fondateur de l’Assistance publique a touché les publics les plus divers, simple citoyen ou personne en situation de responsabilité, croyants comme athées et quel que soit le bord politique. Plus de la moitié des spectateurs aux premières représentations était étrangère aux communes vincentiennes – Villepreux et Les Clayes sous bois, Villepreux étant notamment la commune où s’est faite la rencontre avec Marguerite Naseau, première fille de la Charité (ces dernières étant dites « sœur de Saint Vincent de Paul ») sur les terres de Madame de Gondi, celle qui sut le faire basculer du côté de la solidarité chrétienne lorsqu’il traversait sa grave crise spirituelle – dans lesquelles la pièce a été préparée et jouée par cette troupe de vingt-sept comédiens et cinq musiciens, tous amateurs. Et, concernant le public local, plus de la moitié des places étaient prises par des personnes qu’on ne voyait jamais à l’église. Universalité du message comme de l’homme (fut-il de Dieu, ce que d’aucuns ont du mal à saisir...).

Consécration, les Lazaristes eux-même ont permis que la pièce soit représentée dans leur chapelle, à côté de la chasse du saint, les 25 et 26 janvier prochains.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Vincent Depaul, serviteur des pauvres », pièce en douze tableaux. De et mis en scène par Pierre Buntz. Avec Denys, Fabienne, Marie-Jeanne, Claude, Pierre, Jeanne-Françoise, Emmanuel, Anne-Sophie, Vincent, Jean-Yves, Ghislaine, Élise, Pierre-Yves, Nicole, Mathilde, Myriam, Nicolas, Floria, Joris, les anonymes et un esprit de troupe. Les 25 et 26 janvier à 20 heures à la chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, 75006 Paris. Entrée libre dans la limite des places disponibles, chapeau à la sortie pour les artistes et la Congrégation de la Mission.


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