Bien-être : 18e journées nationales du Qi Gong

Du 4 au 10 juin se déroulent les 18e journées nationales du Qi Gong - avec des démonstrations gratuites -, une pratique dont on a pu mesurer l’impact dans le milieu chrétien l’an dernier à travers les nombreux coup de téléphone des auditeurs lors des trois heures de diffusion que RCF a consacré au sujet.

Qu’est-ce que le Qi Gong ? C’est une réalité multiforme, comme la pratique de la conduite automobile, qui peut servir à faire ses courses comme de la cascade... La gymnastique suédoise est l’importation des mouvements du Qi Gong en Occident sans leur substrat spirituel. Car les exercices du Qi Gong conduisent à ressentir les énergies qui nous traversent. Les plus avancés agissent directement sur ces énergies.

Spiritualité, énergie... Quel sens donner ici à ces mots ? La mentalité bouddhiste, dans laquelle est né cet art martial, accepte l’idée que le monde soit issu d’une énergie (notre bib bang) qui se perpétue et se diffuse à travers les minéraux, végétaux et vivants. Les séismes, la photosynthèse ou notre fonctionnement sont des fait d’expérience et personne ne nie que la main verte de certains soit due à un échange avec la plante ou que notre pensée se matérialise par une énergie électrique.

Mais si la pensée orientale globalise l’humain en tenant compte d’énergies invisibles qu’elle relie à une « spiritualité », elle ne fait le rapport avec aucun créateur. Un bonze sri-lankais est très clair à ce sujet : « il y a deux idées psychologiquments enracinées dans l’individu : protection de soi et conservation de soi. Pour la protection de soi, l’homme a créé Dieu duquel il dépend pour sa propre protection, sauvegarde et sécurité, de même qu’un enfant dépend de ses parents. Pour la conservation de soi, l’homme a conçu l’idée d’une âme immortelle ou Âtman qui vivra éternellement... Selon le bouddhisme, les idées de Dieu et d’âme sont fausses et vides... » [1].

Le Qi Gong peut alors être vu comme une pratique associant le corps et l’esprit – d’où le terme de spiritualité – dans une perspective profane. C’est un travail sur le souffle [2]. La pratique régulière de l’exercice mène à trouver son propre rythme et maitriser notre énergie-souffle. Les mouvement, s’ils semblent lents et doux, sont fatiguants. Il aident à prendre conscience de soi, de son rythme propre, des limites et possibilités du corps en complicité avec l’esprit. Le tout en lien avec les énergies qui nous entourent. Et il est d’expérience que cette dimension, si elle est la moins visible, est néanmoins celle qui permet de réussir certains exercices : on est plus stable si on se sent le point d’équilibre d’énergies qui nous traversent que si on se sent isolé sans arc boutant sur lequel s’appuyer.

Pour comprendre plus avant encore les indéniables bénéfices du Qi Gong, une conférence donnée par une praticienne du Qi Gong et enregistrée sur un site des pères maristes permet de faire le dernier pas entre la présentation théorique et la façon dont cette pratique est vécue [3].

Reste ensuite à essayer. Heureusement les associations les plus sérieuses – 800 réparties dans 135 villes – sont regroupées au sein de la Fédération des Enseignants de Qi Gong, Art Energétique [4]. Et il est possible pour les parisiens de participer chaque samedi et dimanche à des cours gratuits au Centquatre [5], donnés par une de celles-là, « Les Temps du corps ».

Pierre FRANCOIS