Théâtre musical : Angela for ever

Dans « Angela for ever » [1], Angela n’est pas la harpiste sur scène, qui avait intitulé son précédent spectacle « Sophie la harpiste ». Angela est l’instrument, avec lequel l’instrumentiste entretient des relations aussi passionnées que passionnantes.

Les mélomanes apprécient les adaptations ou pastiches, mais aussi la virtuosité de l’interprète. Les moins avertis constatent, avec un étonnement amusé, sa capacité à jouer assise, debout, couchée ou en esquissant des mouvements de tango. Les jeunes sont surpris en la voyant jouer sur un rythme et en s’accompagnant d’un air de rap.

Ce spectacle, dont la seule limite est peut-être de ne pas assez exploiter la bouille de clown de la harpiste, a le mérite d’être adapté tant aux amoureux de la musique qu’au jeunes qui savent à peine ce qu’est une harpe. Car il possède à la fois une dimension de conversation familière entre initiés, spécialement dans le récit de la passion qui unit l’instrument et son maître au point de contrarier les amours qu’elle croyait vivre avec un flûtiste, et une dimension pédagogique à destination du jeune public. Cette dernière est spécialement mise en valeur à travers la trame même du récit : une petite fille qui devient harpiste, en vit puis voit arriver une toute jeune élève alors qu’elle songe à la retraite. D’un certain point de vue, on pourrait comparer ce spectacle à La Contrebasse, la dimension pédagogique en sus. Gageons que des vocations vont se déclarer parmi le jeune public.

Pierre FRANCOIS