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Théâtre : le mystère des saints innocents, de Péguy

mardi 28 septembre 2010, par Pierre François


« Le Mystère des saints innocents » [1], de Charles Péguy, va être donné du 12 octobre au 21 novembre au Bouffon théâtre. Jean-Luc Solal, du théâtre de la Promesse, a fait le choix des texte et les interprète.

C’est à l’occasion d’une demande de lecture d’oeuvres de Péguy, avec carte blanche pour choisir les extraits, qu’il découvre cet ouvrage de 1912, bien moins connu que cet autre Mystère qui le précéda de deux ans, celui de la charité de Jeanne d’Arc*.

La lecture évolue jusqu’à devenir une mise en scène – certes sobre, mais le baroque n’eut-il pas trahis le texte ? – qui fut jouée avant d’être maintenant reprise.

Est-ce sa condition de jeune père qui pousse l’interprète à être fasciné par un texte sur l’aurore de la vie et son mystère, l’innocence de ceux qui sont néanmoins marqués de la tache originelle, l’enfance spirituelle et la sainteté sans autre justification qu’une dépendance à l’autre pour l’expliquer ?

Ces thèmes reviennent par touches incessantes tout au long des extraits donnés, complétés par les leitmotiv de Péguy : l’espérance, la culpabilité, la miséricorde, la grâce...

Jean-Luc Solal ne se voit que comme le serviteur d’un texte qui le dépasse et, par conséquent, a limité le décor à la simple évocation d’une chambre d’enfant.

Il le sert effectivement, et de façon remarquable : il suffit de voir cinq minutes de répétition dans une pièce vide et sans âme pour être pris par ce qu’il offre tout d’abord comme un conte poétique. Mais si cette introduction serait compréhensible par des enfants tant l’interprétation est limpide, l’évolution du propos ne devient accessible qu’aux adolescents. Une chose est sûre : étant donné la jauge du Bouffon théâtre, il est prudent de réserver...

* Le paradoxe est que celui dont cette dernière oeuvre fut mal accueillie par les catholiques de l’époque (Maritain lui reprochait un côté naïf) est aujourd’hui un des meilleurs vecteurs du mystère chrétien, de la même famille que des Simone Weil ou Bernanos, du fait de l’incarnation profonde de son propos.

PierreFRANCOIS

Notes

[1] « Le Mystère de la charité des saints innocents », de Péguy. Avec Jean-Luc Solal, du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 17 h 30 du 12 octobre au 21 novembre au Bouffon théâtre, 26-28, rue de Meaux, 75019 Paris, M° Colonel Fabien, places à 16 € (TR : 10 €), Tél. : 01 42 38 35 53.


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