Théâtre action : le F.I.T.A. en Rhone-Alpes

Le « F.I.T.A. », festival international de théâtre action [1], nouveau est arrivé. C’est tous les deux ans qu’à Grenoble Laurent Poncelet organise cette manifestation étrange qui s’appuie sur une multitudes d’associations diverses pour proposer un théâtre – et non un message, car le théâtre action, s’il est politique, ne l’est pas au sens partisan du terme – qui aborde tous les thèmes sociaux actuels.

Sa particularité est de ne pas oublier les populations les moins habituées des salles de spectacle et de s’appuyer sur des associations pour les toucher.

Du côté des catholiques, on note la présence de deux organismes locaux (« Arc en ciel » et le « foyer de l’oiseau bleu ») et d’autant de nationaux (le Secours catholique et le C.C.F.D.). Elles organisent des ateliers ou rencontres avec les artistes au même titre que le Planning familial, le service insertion de la Mairie de Crolles ou la C.G.T. locale. Comment des entités aussi différentes peuvent-elles se retrouver autour d’un même projet ? C’est d’une part qu’elles sont toutes sur le terrain et que, du coup, l’humanisme de chacune a quelque chose à voir avec celui de sa voisine. Mais surtout que l’activité culturelle n’étant pas leur spécialité, elles s’en remettent toutes, de ce point de vue et pour autant que le spectacle proposé aborde un sujet qui leur est cher, au F.I.T.A.

On note que si ce dernier touche aux sujets les plus contemporains (l’accès à l’eau ou au travail, les enfants-soldats, le bonheur et la richesse, l’immigration clandestine, la compétition professionnelle, l’hôpital, la condition des femmes...), il invite chacun à en rire en respectant les options idéologiques de tous. Ce qui est un moyen efficace d’atteindre un de ses buts : « la désacralisation du théâtre auprès des personnes éloignées de la question culturelle et théâtrale. » Le fait de proposer 15 spectacles professionnels internationaux et 7 montés par des professionnels avec des habitants permet de combler ces dernières, tout comme les habituées des salles.

Pierre FRANCOIS