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Théâtre : Tonycello, chansons pauvres à rimes riches

vendredi 8 juin 2012, par Pierre François


Tonycello est-il musicien ou clown ? Le deux sans doute, et également professeur de « grosse guitare ». Un instrument qui, sorti de sa boîte, se révèle être doté de quatre cordes – dont deux ne « servent à rien » – et d’un archet, également parfaitement superflu.

Voilà ce que nous explique Tonycello dans son spectacle Tonycello, chansons pauvres à rimes riches [1] . Pour faire passer mieux encore ces enseignements, il se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, au milieu d’un matériel qui s’écroule à la moindre occasion. La ficelle est certes grosse, mais parfaitement efficace, et on lui en veut d’autant moins qu’on sent bien que si ses propos musicaux sont peu conventionnels, ils n’en sont pas moins joyeusement exacts.

Ainsi, après avoir interprété La vache à mille francs de Jacques Brel, il nous révèle que bien des mélodies de chanteurs de variétés sont en bling et blang – d’où le fait que deux des cordes du violoncelle soient inutiles, « celles du haut qu’on appelle basses », et il ne reste plus d’utile que « cette corde-là qu’on appelle la (bling) et cette corde-ci qu’on appelle... (blang) ». Le voilà incontinent en train d’en faire la démonstration sur une mélodie de Brassens. « Bon, se dit-on, cela ne concerne que la variété ». Mais il se met alors à jouer de la même manière L’hymne à la joie ou La petite musique de nuit. On y perd quelques préjugés, mais en riant si bien que cela passe sans encombre.

Suivent d’autres propos et démonstrations, non sans une dimension misogyne, mais les femmes présentes dans le public, plus intelligentes que les propos proférés, savent en rire. On a ainsi notamment droit à une séquence de travestisme à la fin de laquelle il décrète vouloir quitter « le monde des femmes pour celui des humains, heu des adultes... ». On enchaine alors avec les mémoires de la mère de Lucy, la célèbre australopithèque. Les plus coquins, enfin, devront attendre jusqu’au bis : son texte n’est composé que de contrepèteries. Au total, on a appris bien des choses en riant, même si parfois les moyens utilisés tiennent plus de la chaîne d’ancre que de la corde de violoncelle.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Tonycello, chansons pauvres à rimes riches », Aktéon théâtre, jusqu’au 1er juillet, tél. : 01 43 38 74 62.


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