Théâtre : Thelma au festival Un automne à tisser
mercredi 20 octobre 2010, par Pierre François
Qualifier la pièce « Thelma » [1]est difficile : on est à la frontière entre le théâtre, le conte et la philosophie. Mais il est clair que, même si on peut être tenté de fermer les yeux pour mieux écouter, on reste dans le spectacle vivant.
Seule en scène, Mariann Matheus module sa voix de telle sorte que l’on croit à chacun des personnages qu’elle évoque au fil de son récit. Ce n’est pas seulement une voix, c’est presque un chant, sur le mode de la fausse naïveté.
Et si elle commence par apparaître tel un fantôme flottant dans un décor aussi étrange que sobre, ce n’est pas seulement de l’assemblée de ses consœurs mortes qu’elle vient nous entretenir mais bien de la vie, et au passage de Dieu.
Rien de triste cependant, dans cette longue méditation, au contraire : on rit régulièrement des incongruités dues à notre connaissance si fragmentaire des réalités célestes. Claude Bonin paraît contrarié quand on lui dit que son spectacle flirte avec le sermon de carême. Il a raison : il vaudrait mieux dire qu’on aimerait que ces prêches ressemblassent à son travail...
Il faut faire vite pour voir cette pièce hors normes : la dernière est ce dimanche.
Pierre FRANÇOIS
Notes
[1] « Thelma », de et mis en scène par Claude Bonin, avec Mariann Matheus. Dans le cadre du festival « Un automne à tisser », jusqu’au 24 octobre au théâtre de l’Epée de bois, Cartoucherie, 75012 Paris, Tél. : 01 48 08 39 74, M° Château de Vincennes et bus 112.
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