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Théâtre : Réalité non ordinaire

lundi 28 novembre 2011, par Pierre François


La magie courante, c’est faire apparaître des choses qui ne devraient pas exister. La magie mentale, c’est utiliser le silence et l’absence de support visuel pour rendre le tour encore plus incroyable, et Scorpène est maître en la matière.

« Réalité non ordinaire » [1] est un spectacle stupéfiant. Heureusement : il s’agit de magie. Au centre de la scène, une table. Derrière, une chaise. Quelques mètres au dessus, une chauve-souris. Ne sont éclairés que ces objets, tout le reste demeure dans la pénombre. Le noir se fait. Une musique de mystère et d’inquiétude retentit, une note qui se répond en écho jusqu’à une seconde s’y ajoute selon le même procédé. Sur un écran, au fond, apparaît la question : « qu’est-ce que la réalité ? ». apparaît le magicien, tenant par le culot une lampe allumée entre ses doigts. Il la pose, elle s’éteint. Il tient alors un propos introductif faisant appel à des notions scientifiques – électricité, neurosciences, physique quantique – qu’il manie habilement pour finir de déstabiliser son public, lequel ne demande que ça.

On peut alors entrer dans le vif du sujet, qui est la magie mentale. Autrement dit, les tours ont tous comme point commun de faire appel à la télépathie, à l’influence d’esprits sur d’autres ou, pour le dire à l’inverse, à la capacité du magicien à être tellement réceptif à l’activité cérébrale d’une personne qu’il en devine les pensées.

Les tours sont époustouflants ! Une spectatrice aveugle doit mentalement choisir une carte, qu’il extrait du son jeu. Une autre personne prise dans le public pense à un objet – qu’il dessine – ou à un prénom – qu’il devine. Des bijoux sont mélangés et il les rend à leurs propriétaires respectifs après avoir dressé leur portait psychologique, etc.

Par contre le spectacle pèche par une absence de réelle mie en scène. On aimerait être un peu surpris de temps en temps par la façon dont le tour est amené. Or les transitions sont toujours identiques : une séquence de musique destinée à maintenir le taux d’adrénaline. Du coup il y a contraste entre la perfection des numéros présentés et la façon dont ils se succèdent.

Ceci étant posé, il ne faut surtout pas bouder son plaisir : des semaines après on se demande encore comment il fait...

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Réalité non ordinaire », de et avec Scorpène. Mise en scène : Serge Dupuy. Du 3 au 6 décembre, Rencontres à Saint Brieuc ; les 9 et 10 décembre, LARC – SN d’Alençon (61) ; 13 au 17 décembre, Quartz de Brest (29) ; 27 au 31 décembre, le Centquatre (75) ; 19 au 21 janvier, Relais culturel Château rouge – Annemasse (74) ; 24 au 27 janvier, Théâtre de l’Espace – SN de Besançon (25) ; 3 février, Centre culturel Aragon – Orly (94) ; 7 et 8 février, La Passerelle -SN de Saint Brieuc (22) ; 9 mars, théâtre municipal – Eaubonne (95) ; 13 et 14 mars, La coursive – SN La Rochelle (17) ; 23 et 24 mars, SN de Guadeloupe – L’Artchipel ; 5 avril, Théâtre Roger Ferdinand – Saint Lô (50) ; 10 mai, Centre culturel Voltaire – Le Grand Quevilly (76).


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