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Théâtre : Poésie ou hermétisme ?

mardi 23 janvier 2007, par Pierre François


Dans la salle confortable et chaude de la Maison de la Poésie se donne Je rien Te deum [1], texte poétique de Fabrice Melquiot. Pour seul décor un pan blanc incurvé qui, comme dans un studio photographique, joint la verticale du fond à l’horizontale de la scène. Il est percé d’une ouverture noire.

Cet appareillage sert autant d’écran pour des projections que de plancher au comédien. Dont la chorégraphie est aussi heurtée qu’est haché son texte. Les deux se soutiennent réciproque-ment, et la synchronisation entre les effets de lumière et le jeu est parfaite. On atteint même une forme de communion entre les expressions lors de la représentation d’une marche funambulesque. Hélas, les projections sont la plupart du temps plus porteuses de poésie et de sens que le texte. Exprimer la violence par des hachures verbales peut être intéressant si une musique, une magie s’en dégage...

Mais pourquoi cette logorrhée syncopée ou ces évocations de dilatations anales dans ce qui est autant une histoire d’amour que celle du rendez-vous avec la mort ? Certes, certaines formules sont belles, mais à quel univers introduit soudain je vois partir au ciel ma tangente ? Le travail du comédien est immense, mais à l’aune de l’hermétisme de l’œuvre, et on ressort sans en avoir trouvé la clef…

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] Je rien Te deum , de Fabrice Melquiot. Avec Sylvain Dieuaide, mis en scène par Jean-Pierre Garnier. Les mercredi et samedi à 19 heures, jeudi et vendredi à 20h 30, dimanche à 17 heures jusqu’au 4 février, à la Maison de la Poésie, passage Molière, au niveau du 157, rue Saint Martin, Paris 3°, M° : Rambuteau, Les Halles. Places à 20 € / TR 15, 10 €.


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