Théâtre : Les Indiens rient pas comme nous, Attifa de Yambolé

Le Grand Parquet a ceci de particulier qu’il propose des spectacles exotiques de qualité. On se souvient encore de Ménélas (arménien) ou de Kathputli (Rajasthan). Mais toute règle a ses exceptions.

Les Indiens rient pas comme nous est un spectacle qui reste perfectible. Encore trop proche de la caricature en ce qui concerne certains personnages, il arrive néanmoins au point où tel ou tel va pouvoir dire que l’une ou l’autre des comédiennes est le portrait craché d’une amie originale qui ne mange que bio ou d’une autre qui ne s’intéresse qu’à l’argent. Certes, le texte, par sa pauvreté, freine une évolution vers les nuances tandis que la dernière scène évoque trop le deux ex machina de l’époque de Molière, mais on voit bien qu’il reste encore un peu de marge pour aboutir à un spectacle honnête.

Quant à Attifa de Yambolé, on passe la première partie du spectacle à se demander si la comédienne est réellement idiote ou fait semblant et la seconde à être choqué par ses propos racistes.

Le problème de ces deux spectacles est que leur intention est de dénoncer les a priori que l’on peut avoir sur telle ou telle catégorie d’étrangers mais qu’aucun clin d’œil ne vient signaler au spectateur qu’il faut prendre de la distance et passer au second degré. On est dans le même cas de figure que le film qui veut dénoncer la violence en montrant des scènes insupportables, lesquelles ne provoquent que le rejet.

En l’état, ces deux pièces font mal à toute conscience tant soit peu ouverte à la différence.

Pierre FRANCOIS