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Théâtre : Humanisme et théâtre

lundi 22 décembre 2008, par Pierre François


La fonction du théâtre est de faire réfléchir tout en distrayant. À ces deux dimensions, la troupe de la « Fabrique des petites utopies » ajoute celle de la poésie. Avec beaucoup de talent.

Elle a donné, dans sa salle itinérante montée sur un semi-remorque transformé "Et si l’homme avait été taillé dans une branche de baobab". "Niama-Niama" tourne encore [1], qui est un spectacle familial qui fait découvrir la face la plus poétique du théâtre aux plus jeunes tout en invitant les aînés à redécouvrir les valeurs de fratetrnité et d’humanité.

« Kaïna Marseille » [2], dernière partie de ce tryptique, est nettement plus dure que les précédentes, qui prenaient pour soubassement l’univers du conte.

C’est une pièce aussi cruelle que l’est la vie pour ceux qui sont sans-papiers, mais pourtant encore très émouvante et poétique. Tels sont, en des proportions variables, les ingrédients qui caractérisent la « Fabrique des petites utopies ».

Certes, « Et si l’homme avait été taillé dans une branche de baobab » et « Niama-Niama » font preuve de plus de douceur que cette dernière pièce, mais on y retrouve aussi cette poésie fraternelle, ce sens de la dignité, qui disent le souci humaniste et militant de la troupe. Donner la parole à des bénévoles du réseau Education sans frontière ou jouer devant des sans-papiers à Beaubourg est pour eux naturel et positif.

L’action se passe dans un container à Marseille. Une des didascalies dites par haut-parleur précise : « tous les personnages sont inspirés de la vie réelle, aucune ressemblance n’est fortuite ». Le réalisme de la situation est rendu par le décor, sa poésie par l’éclairage, sa dureté par le jeu. Le récit est celui d’une immigrante et de tout ce qu’elle a dû accepter pour obtenir des papiers puis sa place sur le bateau. Mais s’y superpose une trame quasi-religieuse, qu’il s’agisse de la parole donnée à l’ancêtre de réciter certaines paroles à une date précise ou du fait de s’interdire de parler avant d’avoir vu et salué Notre-Dame de la Garde, pour être sous sa protection.

La musique est à la fois discrète et bien présente, qui souligne les propos et les ambiances.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] Niama-Niama, le secret des arbres, fantaisie poétique librement et joyeusement inspirée de contes du monde entier. Texte et mise en scène de Bruno Thircuir. À partir de 7 ans. Le 16 janvier à Pontcharra (38 ; Salle du Coléo), 21 au 23 à Cran-Gevrier (74 ; Salle Renoir), 30 à Vizille (38 ; Salle du jeu de paume) et 20 février à St-Egrève (38 ; Salle de la Vence Scène).

[2] Kaïna Marseille, adaptation et mise en scène de Bruno Thircuir d’après le texte de Catherine Zambon. À partir de 14 ans. À Cavaillon le 6 février, Cucuron le 10, Le Thor le 13 et Coustellet le 17. Réservations : 04 90 78 64 64.


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