holybuzz
Accueil du site > Art et Culture > Théâtre > Théâtre : Hors-piste, histoires de clowns à l’hôpital

Théâtre : Hors-piste, histoires de clowns à l’hôpital

lundi 3 décembre 2012, par Pierre François


Les femmes prétendent souvent que pour les séduire, il faut les faire rire. À ce tarif-là, les clowns qui vagabondent dans les couloirs d’hôpitaux doivent transformer bien des malades de corps en malades d’amour ! Et après tout, ce ne serait qu’un juste échange car qu’est-ce que le fait de donner de la joie et du bonheur à autrui souffrant si ce n’est un geste d’amour ?

L’autre jour ils n’étaient plus à l’hôpital, mais... au théâtre ! Une salle emplie de clowns. Ils étaient plus de cent, sans leur nez rouge, côté salle, et cinq, avec leurs mimes et mimiques, dialogues et monologues, sur le plateau. À la fin de l’avant-première, alors qu’il n’y a pas public plus sévère que celui composé de comédiens, les fleurs pleuvaient sur la scène. De quoi s’agissait-il ? D’une réunion d’adhérents à une association – celle du « Rire médecin » – d’un spectacle – « Hors-piste » [1] – mettant en scène clowns, médecins et enfants malades et enfin d’un compte rendu – le spectacle racontant la vie desdits clowns quand ils arrivent dans les services.

On est là devant un spectacle parfait : il divertit sans vulgarité, nous faisant passer du rire franc au sourire complice selon les moments ; et nous laisse repartir avec quelques questions mûrissant dans la tête.

Formellement parlant, le rythme est trépidant et sans faille (on salue au passage les changements de costumes rapides, les cinq comédiens interprétant environ vingt personnages), les lumières sont explicites tout en sachant se faire oublier, l’interprétation est pleine d’émotion contenue, sans jamais tomber dans le pathos, les tableaux se succèdent à la façon d’un album qu’on feuilletterait. Et surtout, la vie est là, toujours débordante de joie à offrir, en face d’une mort annoncée, parfois à tort. Oui, comme le dit le Cantique des Cantiques « l’amour est fort comme la mort ». Pas plus, mais pas moins non plus...

Cette pièce, vitrine d’un travail régulier et obscur, obstiné mais fécond, ouvre des horizons dans l’esprit des spectateurs qui voient soudain surgir devant eux le catalogue de toutes les réactions possibles devant la souffrance ou l’inconnu, l’incertitude ou la trop grande certitude. Et là où le talent des clowns doit être salué, c’est dans leur capacité à se tenir en permanence sur le fil du rasoir, sans tricher par rapport aux situations évoquées mais sans tomber dans la caricature ou la convention. Indirectement, cette pièce est une réelle leçon de vie. Et on ne peut que se réjouir qu’après les représentations à la Maison des métallos, elle parte en tournée.

La tournée

Si « Hors piste » se donne à Paris à la Maison des métallos jusqu’au 22 décembre, cette pièce pour tous les publics sera ensuite le 11 janvier à Montélimar (Auditorium Michel Petrucciani), les 24 et 25 à Mont-Saint-Aignan (Scène nationale du Petit-Quevilly), du 13 au 15 février à Amiens (Comédie de Picardie), les 19 et 20 à Champigny (Théâtre Gérard Philipe), le 19 mars à Châtenay-Malabry (Théâtre Firmin Gémier/La Piscine), le 21 à Orly (Centre culturel), les 4 et 5 avril à Vienne (Théâtre), le 9 à Château-Gontier (Scène nationale Le Carré), et du 16 au 26 avril à Villejuif (Théâtre Romain-Rolland).

Pierre FRANÇOIS

Notes

[1] « Hors-piste, histoires de clowns à l’hôpital », de et avec Bruno Gare, Stéphanie Liesenfeld, Margot Mc Laughlin, Doriane Moretus, Vincent Pensuet. Direction atelier d’écriture, écriture et mise en scène : Patrick Dordoigne. Dramaturge consultant : Alain Gautré. Conseillère artistique : Caroline Simonds. Scénographe : Valérie Jung. Costumes : Fabienne Desfleches. Musique et univers sonore : Michel Benita. Création lumières : Julien Barbazin Douzenel. Producteur délégué : Luc Molins. Coproduction : théâtre Romain-Roland, Maison des Métallos, Théâtre Gérard Philipe, Comédie de Picardie, Scène nationale du Petit-Quevilly ; avec le soutien du Conseil général du Val de Marne ; avec l’aide du théâtre de Corbeil-Essonne, de la Palène, de l’association culturelle de Rouillac, du centre culturel René Cassin de Dourdan. A la Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris, métro « Couronnes » ou « Parmentier », bus 96 du mardi au vendredi à 20 heures, samedi à 19 heures, dimanche à 16 heures, 7 et 12 décembre à 14 h 30, durée 1 h 30, tous public à partir de 7 ans, jusqu’au 22 décembre, tél. : 01 47 00 25 20.


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette