Théâtre :Festival Seules... en scène au théâtre de l’Ouest parisien

Pour la seconde année, le Théâtre de l’Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt organise son festival « Seules... en scène » [1], du 2 au 31 mai. Pour la seconde année, le Théâtre de l’Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt organise son festival « Seules... en scène », jusqu’au 31 mai.

Seules, donc uniquement des femmes. Souvent là à un double titre. Ainsi Emma la clown donne-t-elle « Dieu est-elle une particule ? » au double titre d’interprète et d’auteur. Idem pour Nouara Naghouche dans « Sacrifices », même si elle partage la conception du spectacle avec Pierre Guillois. La création « Hors du labyrinthe » est sans doute le spectacle le plus complètement féminin du festival avec une inspiratrice – Anaïs Nin – mise en scène par une autre femme – Véronique Caye – qui partage la scène avec une troisième, Alexandrine Serre, ces deux dernières étant également adaptatrices du « Journal » de la première. Il y a des cas de figure plus simples, avec une chorégraphe, conceptrice et metteur en scène – Caroline Marcadé – qui fait jouer deux autres femmes – Dominique Valadié et Juliette Roudet – dans « Portraits de femmes ». Ou, enfin, le cas où la seule présence féminine et celle de la comédienne : Juliette Rizoud dans « La Jeanne de Delteil », Anne Lévy dans « Une si longue nuit » et Judith Magre dans « Rose ».

Emma la clown, on s’en souvient, on l’a déjà rencontrée en plein partage scientifique hilarant avec Catherine Dolto (« La Conférence », à l’Épée de bois puis à l’Européen). Cette fois-ci elle interroge Einstein, la physique quantique ou la cosmologie pour tordre le cou au doute lancinant qui la taraude quant à l’existence de Dieu, car « grâce à la science, on le trouvera ou pas, c’est ouvert. Mais ça peut être dangereux, ça peut mal se passer, parce qu’il s’agit de science et des fois ça saute, en science. »

Beaucoup plus sérieux, « Sacrifices », qui fut sélectionné pour concourir aux Molières 2009 dans la catégorie « révélation théâtrale », rend hommage à toutes les déracinées et fustige au passage machisme, racisme et lâcheté sans oublier de faire sourire.

« La Jeanne de Delteil » quant à elle, a été voulue insolente, passionnée, drôle, sensuelle, humaine par le metteur en scène Christian Schiaretti.

« Hors du labyrinthe », qui part des carnets intimes d’Anaïs Nin, tente de répondre à la question de savoir comment faire vivre l’érotisme sur scène sans tomber dans la pornographie.

« Une si longue nuit » met en correspondance Phèdre et Dalida à travers un itinéraire commun qui va du désir au suicide en passant par l’amour impossible, l’astuce consistant à mettre en scène une comédienne qui chante Dalida en se préparant à jouer Phèdre, dans sa loge.

« Rose », enfin, est l’histoire d’une rescapée du ghetto de Varsovie, interprétée par Judith Magre. Par le sujet et la façon dont il est traité, on peut s’attendre à un grand moment.

Pierre FRANCOIS