Théâtre : Du pain plein les poches, au T. N. G. de Lyon

Au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon se donne jusqu’au 23 mars « Du pain plein les poches » [1], qui ira ensuite les 25 et 26 mars à l’amphithéâtre de Pont de Claix.

Nul doute que Nino D’Introna soit tout à fait à sa place dans ce centre dramatique national qui se donne pour mission de proposer un théâtre qui parle à toutes les générations, à partir de l’école primaire, quitte à créer une mise en scène comportant plusieurs niveaux de lecture.

C’est ce qu’a encore fait le directeur du lieu dans sa création de cette année. Il est parti d’un texte, déjà ancien mais peu joué malgré sa dimension universelle, de Matéï Visniec sur la lâcheté humaine. Soit un puits au fond duquel se trouve un chien et autour duquel se trouvent deux hommes, « Canne » et « Chapeau », lesquels débattent sur la meilleure façon de libérer cette pauvre bête... sans jamais prendre la responsabilité de faire quoi que ce soit. On a là un thème à la fois métaphysique (évocation de « la dixième heure », celle de la rencontre avec les premiers disciples, ou de la manne), concret, politique et dramatique. Son universalité vient de ce qu’il peut être appliqué autant à une cour de récréation qu’à des débats parlementaires, des relations de voisinage ou des négociations salariales, entre autres...

Mais Nino D’Introna est d’abord un artiste ; Peut lui chaut les interprétations que l’on peut donner du texte, son propos est de le servir en montrant combien personnages comme public sont concernés par le cas de figure évoqué, comment nous avons tous été un jour victime ou bourreau.

Les différents moyens utilisés sont parfaitement efficaces, au point de susciter l’adhésion de toute un jeune public scolaire, accompagnateurs compris. Tout le monde est conquis, dommage qu’il y ait si peu de représentations !

Pierre FRANCOIS