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Théâtre : C’est la faute à Le Corbusier

vendredi 8 février 2013, par Pierre François


De Fontenay sous Bois à la Cartoucherie (Théâtre de l’Épée-de-Bois) en passant par la Maison de la culture Le Corbusier de Firmigny, c’est un drôle d’ovni théâtral [1] qui se promène, aussi étonnant et instructif que séduisant.

En effet, « C’est la faute à Le Corbusier » fait partie de ces pièces inclassables, qui transmettent autant d’émotion que de savoir. Pas étonnant : Louise Doutreligne, l’auteur, n’est pas la première venue. Elle a commencé par se documenter sur son sujet durant plusieurs années. On a donc un texte tout à fait didactique sur les tendances architecturales en bouillonnement à l’époque de Le Corbusier. Et ce volet historique est complété par l’introduction d’un personnage idéaliste qui rassemble les émotions éparses sur le plateau et leur donne une dimension visionnaire.

Le spectacle se présente comme une suite de séquences se passant dans un lieu unique, mais qui en évoque d’autres, tous apparentés au monde de l’urbanisme. La relation peut être en filigrane – l’habitante qui rencontre la Maire de sa commune alors qu’elle est à vélo, donc dans la rue – résulter d’un discours – celui du gardien portugais qui est si passionné par Brasília qu’on s’y croirait – ou même utiliser la médiation de la projection vidéo.

La question de l’urbanisme est rendue très intéressante par la multiplication des angles sous lesquels on peut l’aborder, de celui de l’architecte plus pressé qu’attentif à celui des habitants en passant par les contraintes auxquelles les politiques doivent faire face.

Le talent de l’auteur et des comédiens est tel qu’on a l’impression de soudain devenir intelligent, même si hélas à la sortie on reste incapable de répéter les enjeux qui nous ont été exposés.

La présence d’un groupe de musique – l’action se passe dans un local mis à la disposition des habitants pour leurs activités conviviales, où on séquestre les architectes venus visiter pour leur expliquer en long et en large les attentes des habitants – allège significativement le propos. Et va jusqu’à, in fine, provoquer une prise de conscience.

Pierre François

Notes

[1] « C’est la faute à Le Corbusier », de Louise Doutreligne. Avec Catherine Chevallier, Claudine Fiévet, Valérie Da Mota, Ruth M’Balanda, jean-Pierre Hutinet, Jean-Luc Paliès, Carel Cléril, Émilien Gillan, Jean-Baptiste Paliès. Et à l’image des projections : Véronique Daniel, Myriam Derbal, Anahita Gohari, Mandine Guillaume, Christina Rosmini, Hélène Vauquois, Frédéric Andrau, Marc Brunet, Enrico Di Giovanni, Thierry Heckendorn, Richard Martin, Philippe Risler. Mise en scène de Jean-Luc Paliès. Les 9 et 10 février au théâtre de Saint-Maur (tél. : 01 48 89 99 10). Les 14 et 15 février à la Maison de la culture Le Corbusier (tél. : 04 77 10 07 77). Le 2 avril à l’Espace Georges Simenon de Rosny-sous-Bois (tél. : 01 48 94 74 64), du 9 au 28 avril au théâtre de l’Épée-de-Bois, Cartoucherie, route du champs de manœuvre, Paris XIIe, du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 18 heures (tél. : 01 48 08 39 74).


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