Théâtre : Après tout, si ça marche...

« Après tout, si ça marche... » [1] est au départ un film de Woody Allen – « Whatever works » – dont Daniel Benoin a repris le scénario, confiant le rôle principal à Michel Boujenah.

Peut-on rire de tout ? Ceux qui pensent que oui passeront au-dessus de la présentation caricaturale du couple étouffé par la foi et qui ne trouve son véritable épanouissement que dans une vie sexuelle hors-norme.

Sans doute resteront-ils agacés par les mouvements incessants de décor, dont on doit pourtant reconnaître qu’ils ne cassent pas le rythme d’enfer de la pièce. Et c’est un bien faible prix à payer pour des crise de rires à répétition !

D’autant plus que si Michel Boujenah est – sans surprise – excellent, sa jeune partenaire se révèle époustouflante dans un rôle qui lui demande à la fois de paraître naïve et perspicace, influencée par son mentor et indépendante, parfois hésitante et parfois sûre d’elle.

On jouit dans cette pièce d’un texte admirablement bien ficelé, montage d’images plus incongrues et percutantes les unes que les autres, et d’une interprétation qui le sert à la perfection en ce qui concerne ce tandem associant la carpe et le lapin mais, se disent-ils, après tout, si ça marche... Oui, ça marche, et même très bien (au moins sur scène...).

Pierre FRANCOIS