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Théâtre : Apple crumble désopilant

dimanche 12 décembre 2010, par Pierre François


Il en est des spectacles comme des crumbles : ce sont les recettes les plus simples qui sont les meilleures pour peu qu’elles soient apprêtées avec talent, ce qui est ici le cas.

« Apple crumble » [1] commence par nous raconter la vie amoureuse des photons à l’éclairage de la physique quantique. Et on commence à rire d’emblée. La comédienne, enchâssée dans son castelet telle une marionnette géante, a trouvé la juste distance entre le kitch et le fantastique. Le jeu de la comédienne, très démonstratif en même temps que d’un naturel désarmant, comporte une part de mime. Elle vit devant nous les rêves héroïcomique-fantastiques (« je pique une tête au milieu des requins qui dansent la samba ») qui peuplèrent notre enfance, à l’âge où nous voyions le monde tel qu’il devait être et où la magie réglait tous les problèmes qui pouvaient se poser.

Après les photons illustrés par de la pâte à crumble, quoi de plus logique que de mettre cette dernière à cuire ? Et tandis qu’elle dore doucement, cette femme célibataire échafaude toutes sortes d’hypothèses quant au contenu de l’enveloppe qu’elle a reçu il y a un an et qu’elle doit ouvrir ce soir.

Au passage quelques pensées sont dignes d’Alphonse Allais : « je me demande toujours comment on peut apprécier un fait quand il n’est pas précis », par exemple.

À travers ces élucubrations, on perçoit la solitude affective de cette femme : « … à moins d’avoir oublié un enfant dans le frigo, mais je n’ai pas d’enfant. A trente-deux ans, j’aimerais avoir un enfant, mais j’ai un frigo. C’est plus pratique, mais un peu froid... »

Peut-on dire que la bande son lui donne la réplique ? Presque, puisqu’entre deux informations complètement loufoques, elle commente l’état de la cuisson du crumble...

Le suspense quant au contenu de cette enveloppe est entretenu jusqu’à la fin, de même que l’attachement que la comédienne provoque pour son personnage sympathique et naïf. Tous ceux qui apprécient cette forme d’humour se réjouiront d’un bout à l’autre de la pièce.

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Apple crumble, une fantaisie culinaire servie par Camille Brunel », de Camille Brunel et Maxime Potherat, mise en scène et avec Camille Brunel. Du mardi au samedi à 21 heures jusqu’au 29 janvier au théâtre du Lucernaire, 53, rue Notre-Dame des champs, 75006 Paris, tél. : 01 45 44 57 34.


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